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08.04.2019

Quoi de neuf au niveau des porte-greffes en France ?


Matériel végétal

Quoi de neuf au niveau des porte-greffes en France ?

A l’occasion de l’assemblée générale du lien de la vigne le 29 mars dernier, Elisa Marguerit de l’ISVV de Bordeaux a fait le point sur les stratégies d’amélioration des porte-greffes suivies en France ainsi que les premiers résultats obtenus.

Une trentaine de porte-greffes est autorisée à la culture en France mais 5 d’entre eux représentent 75% des plantations : SO4, 110R, 3309C, Fercal et le Gravesac (FranceAgrimer,2018) . Cette sous-utilisation de la diversité du matériel disponible pousse la recherche à réactualiser les connaissances et les références agronomiques des porte-greffes existants français ou étrangers, à inscrire de nouveaux porte-greffes à partir du pool étranger. L’autre stratégie consiste à la création de nouveaux porte-greffes. Les enjeux des travaux en cours sont d’apporter des solutions pour répondre aux problèmes de vigueur, de rendement, de maintien de l’état sanitaire du vignoble dans un contexte de diminution des intrants et pour s’adapter aux conséquences du changement climatique (précocité, sécheresse, acidité).

Diversifier l’utilisation des porte-greffes existants

 Plantée en 2015 sur  l’unité expérimentale viticole INRA à Villenave d’Ornon, la parcelle du dispositif Greffadapt de 80 ares permet aux chercheurs d’acquérir des références agronomiques sur une large gamme de porte-greffes existants. La plantation s’est faite sur 5 cépages : cabernet sauvignon clone 169, grenache clone 362, pinot noir clone 113, Syrah clone 524, ugni blanc clone 481. Elle rassemble une gamme de 55 porte-greffes dont 30 autorisés à la culture en France et 25 issus de pays étrangers. Cette gamme a été constituée par rapport aux performances de ces porte-greffes vis à vis de la sécheresse, de la présence de calcaire actif dans les sols et en matière de vigueur conférée.  Le dispositif est organisé en 3 blocs positionnés en fonction de la carte de résistivité de la parcelle. Un phénotypage est réalisé au vignoble et en serre pour évaluer la réponse à la contrainte hydrique et à la chlorose ferrique. Les données expérimentales obtenues alimentent un portail d’information sur les porte-greffes utilisés en viticulture : Silex-Porte-Greffe. Cette base de données de référence vous permet de consulter des informations déjà existantes sur les porte-greffes et d’enregistrer vos données.

Des porte-greffes d’intérêt

 

Moderniser la sélection de nouveaux porte-greffes

L’autre axe de travail suivi par la recherche est la création de nouveaux porte-greffes permettant de contrôler les contaminations par X. Index (nématode transmettant le virus GFLV responsable du court-noué) en combinant plusieurs sources de résistance à la sécheresse, au phylloxera et à la chlorose. En parallèle sont développés des outils et des méthodes pour moderniser la sélection de nouveaux individus via, notamment, l'identification de marqueurs moléculaires. Ainsi, la résistance génétique à X. Index conférée par Muscadinia a été analysée et les marqueurs moléculaires de sélection pour la résistance sont identifiés. L’étude du déterminisme génétique des réponses de la transpiration et de la croissance induites par le porte-greffe à l’échelle de la plante entière permet d’identifier des gènes candidats à la sélection. L'exploration de nouvelles ressources génétiques notamment au sein de l'espèce Vitis berlandieri, devrait permettre l’amélioration de l'adaptation à la sècheresse et aux sols chlorosants.

 

 

 

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