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Biner le rang sans abîmer les souches


Le 23 avril dernier au Domaine des Grandes Vignes à Thouarcé, l’ATV49 a organisé une journée technique sur le travail du sol, en partenariat avec le Sage Layon-Aubance. Différents outils mécaniques ont été présentés, notamment ceux pour entretenir le cavaillon, comme l’Altern@cep et l’EcosatelYt.

Au-delà de sa plus-value agronomique, le travail du sol est une vraie réponse technique pour réduire l’emploi d’herbicides, ont introduit les conseillers de l’ATV 49 lors de l’après-midi du 23 avril dernier au Domaine des Grandes Vignes à Thouarcé, consacrée au travail du sol. Sous le cavaillon, l’objectif est de maitriser l’enherbement pour réduire le risque de gelées printanières, limiter la concurrence azotée, et maintenir un bon état sanitaire au pied des souches.

L’Altern@cep séduit

Parmi les outils présentés offrant un rendu intéressant : l’Altern@cep de Vitimeca. Cette bineuse rotative à mouvement alternatif permet d’arracher l’herbe sans déplacer la terre. Il n’y a pas de bourrage grâce à l’effet d’enroulement, ce qui permet de passer l’outil même sur un couvert développé. Autre avantage : l’Altern@cep ne crée pas de terre fine ni de semelle de fond. Pour Perrine Dubois, conseillère à l’ATV49, cet équipement offre l’intérêt d’un travail efficace du cavaillon, sans brutaliser la vigne ni le sol. Le palpeur électrohydraulique nécessite un débit d’huile de 40 l/min. Le montage se fait sur cadre interligne ou enjambeur, pour une vitesse d’avancement de 3 km/h. Il faudra compter 10 000 euros pour l’Atlerna@cep seul, ou 14 000 euros en y ajoutant la centrale hydraulique. (Contact gilles.duvin@orange.fr)

 

Découverte de l’EcosatelYt

L’EcosatelYt de la SAS Léger, conçu en collaboration avec le vigneron Pascal Delbeck (Saint Emilion), est une nouvelle bineuse interceps commercialisée depuis cette année. Cette bineuse à satellites rotatifs (3 galets munis de couteaux, de chaque côté) travaille par cisaillement de l’herbe. Le mouvement satellitaire est assuré par l’avancement du tracteur (3 km/h), et permet de contourner les pieds sans les blesser. Un palpeur hydraulique assure le contournement des ceps tordus et prévient tout risque lié à un coup de volant plus brusque. Le rouleau central permet de régler hydrauliquement la hauteur de binage. Débit d’huile 6 l/min. Vitesse 3-4 km/h. Les chaines trainées à l’arrière permettent de lisser la terre et retourner l’herbe arrachée. Prix : 12 500 à 13 000 euros selon largeur (contact : www.leger-viticulture.com)

 

Brosses, doigts et bêche

Autres équipements présentés : la brosse de désherbage NaturaGriff (15 000 euros, 35 l/min de débit d’huile, 4-5 km/h de vitesse d’avancement) et la bineuse à doigts Kress (2 500 euros la paire de disques, vitesse 7 km/h), davantage recommandées pour lutter contre des jeunes adventices et entretenir un sol déjà meuble. Pour travailler l’inter-rang, la bêche roulante de type Hélixsol d’Actisol, disponible également chez d’autres constructeurs, permet d’aérer des enherbements par scarification, grâce à ses couteaux montés verticalement sur deux trains, entrainés par l’avancement du tracteur. Vitesse d’avancement : 7 à 10 km/h. Prix : autour de 5 000 euros. 

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Quelles perspectives pour réduire les doses de cuivre ?


Le cuivre est à ce jour le seul produit efficace homologué dans la lutte biologique contre le mildiou à la dose de 6 kg/ha/an lissés sur une moyenne de cinq ans. Certains pays européens ont des restrictions plus importantes et l'AFSSA recommande la dose de 4 kg /ha /an. De nombreuses études sont réalisées afin de trouver des méthodes alternatives qui viendraient renforcer l’action du cuivre et ainsi d’en diminuer les doses. 

Les chambres d’agriculture des Pays de Loire ont mis en place des essais sur le Pays Nantais et l’Anjou-Saumur afin de connaître notamment l’efficacité des préparations des extraits végétaux sur la réduction des doses de cuivre. Trois millésimes sont ainsi suivis, 2014 étant le premier. Les modalités de ce programme se basent sur un témoin non traité, une modalité avec une dose de 0,75l/ha d’Héliocuivre (soit 300 g de cuivre métal par hectare) par passage, et une modalité avec une dose réduite de moitié ou non associée à des extraits végétaux et basé sur les doses de plantes utilisées en biodynamie. Les résultats obtenus en 2014 montrent une tendance à une efficacité comparable pour les modalités cuivre et cuivre + plantes. Il apparaît également que les modalités avec des doses de cuivre diminuées associées aux plantes n’ont pas d’importantes différences avec les modalités pleines doses. Ces résultats sont néanmoins à nuancer d'un site à l'autre. « Il s’agit de premiers résultats à approfondir au cours des deux prochains millésimes, précise Anne Duval-Chaboussou, chargée de mission viticulture biologique à la chambre d’agriculture de Pays de Loire. « Dans un souci d’autonomie, les essais menés sont réalisés avec des plantes qui peuvent être trouvées ou cultivées localement. » 

Rhubarbe, bourdaine, fructose,….. les essais en cours

De son côté, l’IFV Sud-Ouest a testé en 2013 les racines de rhubarbe, d’écorce de bourdaine, et de l’huile essentielle d’orange douce (spécialité Limocide). Associés à la bouillie bordelaise, ils ont permis d’améliorer légèrement l’efficacité du cuivre sur feuille mais les résultats sur grappe n’ont pas été confirmés. Le Grab d’Avignon a quant à lui montré en 2008 qu’une dose de cuivre de 600 g de cuivre présente la même efficacité qu’une dose réduite de moitié associée à des terpènes d’agrumes (Prev-B2) ou de l’huile essentielle de Tea tree (Timorex). D’autres essais présentent des résultats intéressants selon les années avec du fructose, de la bourdaine ou de l’absinthe associés à une faible dose de cuivre (150 g /ha par application en moyenne). Dernièrement, les essais menés par le CRITT innophyt, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et le lycée viticole d’Amboise ont montré une efficacité significative de l’association de fructose à des doses de cuivre réduites (100 g de Cu métal / ha) et une efficacité comparable à la référence (200 g de Cu métal / ha). Il est néanmoins précisé que la parcelle est peu sensible au mildiou. Si l’étude montre une efficacité de l’association de microdoses de fructose au cuivre, elle souligne néanmoins l’importance des mesures prophylactiques qui permettent de diminuer la sensibilité de la parcelle.

Des techniques culturales appropriées

Le dossier technique réalisé en 2013 par l’IFV et l’ITAB afin de maintenir une dose efficace de cuivre montre l’impossibilité actuelle de diminuer cette dose à 4 kg/ha/an . « La réussite d’un programme de protection basé sur une réduction des doses de cuivre n’est possible que si tout est mis en place au vignoble afin de limiter des conditions favorables au développement des maladies, précise Nathalie Dallemagne, conseillère technique viti-oeno à la CAB, coordination agrobiologique des Pays de Loire. Il faut rester prudent et ne pas réduire les doses brutalement sans un travail en amont. » La fertilisation doit en effet être adaptée puisqu’un excès de vigueur favorise une pousse végétative importante et créé une ambiance confinée favorables aux champignons. La taille et l’ébourgeonnage doivent permettre une bonne répartition des grappes et éviter leur entassement. La pulvérisation doit également être performante afin d’assurer une pulvérisation fine et régulière sur l’ensemble du feuillage. Enfin, les outils d’aide à la réduction de dose en ligne tel que Optidose peuvent également aider à réduire les doses ou le nombre d’intervention en fonction de la pression maladie.

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Le GiESCO se penche sur la viticulture durable


Près de 300 participants ont assisté à la journée professionnelle du GiESCO le 4 juin dernier. La thématique de ce rendez-vous international a été la viticulture durable. Les intervenants ont tous souligné l’importance de considérer la durabilité sous 4 angles : Environnement, Rentabilité, Social et Paysage. Et d’ajouter que les défis de cette viticulture sont bien actuels et non futuristes.

« Des années 60 à il y a une dizaine d’années, les vignes étaient en bonne santé, on plantait des vignes en bonne santé. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et il faudra considérer la durabilité avec le problème des maladies du bois qui est un fléau bien plus grave que ne l’a été le phylloxera », avertit Richard Smart consultant australien. C’est pourquoi la sélection du matériel végétal apparait pour les suisses comme une clé essentielle de la viticulture durable, moteur de leurs recherches depuis plus de quarante ans. La mise en œuvre de nouvelles variétés permet de répondre à cette problématique mais aussi aux défis de la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires et du réchauffement climatique.

Créer des cépages résistants au Botrytis en Suisse

60 % de la surface viticole suisse n’utilise pas d’insecticide. Le challenge reste la gestion des fongicides et les espoirs sont concentrés sur l’amélioration variétale. Les travaux de sélection et de création ont été axés sur la résistance au Botrytis. Ainsi les travaux de sélection ont conduit à l’homologation de 40 clones pour 26 cépages comme la petite arvine. La mise en œuvre de métis Vitis Vinifera a abouti à la création de 8 cépages. Certains d’entre eux sont caractérisés par une résistance remarquable au Botrytis tel que le gamaret devenu le 4eme cépage rouge dans le vignoble suisse. En 1996, un programme de création variétale a été orienté vers l’obtention de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium par hybridation. De ce programme est né, Devico issu du croisement entre le gamaret et bronner. Il est également fortement résistant au Botrytis. Ces travaux ont permis d’observer que les cépages les plus résistants au mildiou sont capables de produire les dérivés oxydés (viniférine) et méthilés (ptérostilbène) les plus toxiques contre le pathogène fongique. Concernant la résistance à l’oïdium, la composition chimique des cires recouvrant la surface des organes verts semble intervenir dans le niveau de résistance. Selon le site et la pression maladie, Devico permettrait de ne réaliser que 1 à 3 traitements fongicides par an pour une protection efficace.

Améliorer la biodiversité lombricienne en Champagne

En 1990, le CIVC a lancé un programme de recherche visant à évaluer l’impact des pratiques viticoles sur la biodiversité du sol et à conseiller des pratiques durables aux viticulteurs. « VITI 2000 » s’est déroulé de 1990 à 2010 et  a eu pour effet une évolution significative des pratiques dans le vignoble champenois au niveau de la maîtrise de la pollution et de la préservation de la biodiversité. L’une des démarches de ce programme a ainsi été d’       alerter les professionnels de l’altération de la biodiversité lombricienne. En effet les lombriciens sont reconnus comme de très bons bio-indicateurs de réponse aux perturbations humaines. Ils rendent compte de l’état et des usages de l’écosystème du sol.  Les pratiques défavorables aux communautés lombriciennes ont alors été identifiées et des pratiques plus respectueuses ont été conseillées : recours à la dévitalisation des pieds au lieu de la désinfection des sols avant la plantation, diminution de l’application d’insecticides au profit de la confusion sexuelle, des typhlodromes, développement du broyage ou compostage des sarments,…. Reste la question de l’utilisation du cuivre ayant un impact très négatif sur l’activité lombricienne mais qui à ce jour ne trouve pas d’alternative efficace. Globalement, l’abondance lombricienne a augmenté de 21 à 67 individus/m² avec une grande hétérogénéité selon les sites d’observation. Le nombre d’espèces identifiées est quant à lui passé de 13 à 16 espèces. Les résultats obtenus au cours de ces années d’observation constituent un inventaire de référence  inégalé en France et à disposition des professionnels.

Comprendre les effets de la température sur le raisin en Australie

« Un système de production est durable s’il est rentable, s’il répond aux attentes de sécurité alimentaire, et s’appuie sur la gestion maitrisée des ressources en eau et l’économie d’énergie », remarque Victor O. Sadras, de l’institut de R&D d’Australie du Sud. Dans un contexte de réchauffement climatique, il importe de comprendre les effets de la température sur le raisin et le vin. Elle influe le phénotype du raisin et du vin mais il faut distinguer les effets liés à une augmentation ponctuelle de la température (stress hydrique) et ceux liés à une augmentation durable (réchauffement climatique). Durant 6 ans, L’équipe de recherche ont comparé des vignes témoins exposées à une température ambiante à des vignes exposées à des températures surelevées (+2°C) dans la vallée de Barrossa en Australie.  Dans le cadre de leur étude réalisée sur syrah et cabernet franc, l’élévation de la température n’a pas eu d’effet sur le rendement et à moins touché la date de maturité qu’initialement prévu. Elle a découplé les sucres des anthocyanes et pour une même teneur en sucre, la concentration en anthocyanes a été moindre dans les modalités « températures surélevées ». L’élévation de température a également dissocié les caractères sensoriels du raisin. « L‘innovation dans les pratiques viticoles comme œnologique sera indispensable pour préserver l’identité de ces cépages dans une viticulture durable dans la vallée de Barrossa », conclut Victor O. Sadras

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Anticipez le desherbage post-levée !


Compte tenu de l’automne et de l’hiver doux que nous connaissons cette année, les adventices présentent un stade avancé. Le Columa vigne préconise des applications plus précoces d'herbicides de post-levée. Il rappelle, dans sa note commune, que depuis le 31 décembre 2015, tous les produits à base d’aminotriazole sont interdits et liste les conséquences envisageables....

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Comment gérer le curetage des ceps atteints par les maladies du bois ?


La lutte contre les maladies du bois commence par une taille respectueuse du circuit de sève et limitant les plaies de taille. A l’apparition de symptômes, le curetage des ceps est une solution curative efficace. Mais celle-ci prend du temps et est difficilement envisageable sur l’ensemble d’un domaine.

« Effectuer un curetage signifie en premier lieu repérer les flux de sève », débute Thomas Chassaing lors de la démonstration organisée par la chambre d’agriculture 37 le 31 mars dernier au domaine des frères Rousseau à Esvres. Ensuite il faut retirer l’écorce pour repérer plus facilement le bois mort. « L’objectif du curetage n’est pas d’enlever tout le bois mort mais l’amadou présent, qui est facilement repérable de part sa couleur ocre et l’aspect spongieux du bois », souligne-t-il. A l’aide d’une petite tronçonneuse vous ouvrez le bois par le haut et parallèlement au flux de sève, et vous grattez… un peu comme un dentiste effectuant un détartrage ! Vous terminez l’opération en laissant une petite rigole pour permettre à l’eau de s’écouler. Et n’oubliez pas les équipements de protection (lunettes et gants) !

Eviter la montée de sève

Le curetage doit se faire entre avril et les premiers pleurs. Il peut aussi être réalisé pendant la saison en vert mais cela est moins pratique du fait de la végétation. Dans tous les cas, vous devez absolument éviter la montée de sève. Il est conseillé de faire un premier passage pour marquer les ceps malades et de réaliser le curetage sur une parcelle de 15-20 ans que vous valorisez. Ainsi vous vous appropriez la méthode et pouvez l’envisager, par la suite, sur d’autres parcelles.

Que représente le coût d’un curetage ?

Le curetage permet d’assurer la pérennité des vignes et un maintien de la production, autant que possible, même pour les plants malades. Il faut compter 1700€ pour une micro-tronçonneuse et 5 mn par pieds en moyenne sachant que le curetage est plus rapide sur des vignes de 20 ans que sur des vieux ceps. En dessous de 15 ans, il vaut mieux envisager le regreffage ou le surgreffage des ceps

 

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Franchir le pas de l’entretien mécanique


Avec des solutions de désherbage chimique qui se réduisent, l’entretien mécanique du sol en inter-rang et sur le cavaillon semble pertinent. Pour franchir le pas, il convient de connaître les avantages des différents outils, leur complémentarité, et leur association possible avec la chimie, souvent dans un souci de temps.

« Changer de pratiques, mais en maintenant le rendement. » Voilà l’enjeu introduit par Guillaume Gastaldie, conseiller à l’ATV49, le 7 avril dernier lors d’une journée technique organisée à Tigné (Maine-et-Loire), à l’occasion de l’assemblée générale de Terra Vitis Loire. « Quand le rendement économique de l’exploitation est atteint, il est possible de passer au travail du sol, mais à condition de maintenir le rendement. S’il est normal d’avoir une petite baisse de volumes les premières années, il est important de retrouver le niveau d’avant au bout de trois ou quatre ans. ». Ces dernières années, les solutions de désherbage chimique se sont réduites, alors que celles d’entretien mécanique du rang et de l’inter-rang apparaissent de plus en plus pertinentes, en complément de la chimie ou seules.

Inter-rang et cavaillon

Pour l’entretien de l’inter-rang, les outils à dents (cultivateurs), et à disques (cover crop), sont les plus utilisés. « Le cultivateur permet un travail grossier qui limite l’érosion. Il évite le lissage et peut se régler à différentes profondeurs. Cependant, il bourre facilement en cas de fort enherbement. Il est donc peu adapté pour la ré- incorporation des couverts développés. Il rejette aussi davantage de terre sur le cavaillon, surtout en sol sableux, complète Guillaume Gastaldi.

À l’inverse, le covercrop est efficace pour les couverts importants. Il peut être passé à des vitesses supérieures au cultivateur, soit entre 5 et 8 km/h pour être efficaces contre 4-5 km/h pour l’outil à dents. Il ne demande pas de forte puissance de traction. Cependant, il déplace la terre un peu à la manière d’une charrue, en scalpant le sol, et est peu adapté aux sols caillouteux. Il se règle enfin plus difficilement en profondeur. » Les deux outils sont donc complémentaires, et gardent chacun leurs intérêts en fonction des types de sol, et de niveau d’enherbement. Pour le cavaillon, l’objectif est d’alterner buttage et binage. « L’alternance de disques et de lames permet de rationaliser le temps de travail, entre les lames qui se passent à 3,5 km/h et les disques plutôt à 5-7 km/h, note Guillaume Gastaldi. En créant une bande meuble à l’automne après les vendanges avec les disques, il est plus facile de reprendre la terre du cavaillon en sortie hiver, sans dégrader le système racinaire. »

Exemple au Domaine de Gâtines

Pierre-Éric Dessèvre, vigneron au Domaine de Gâtines (Tigné – Maine-et-Loire) sur 50 ha, allie désherbage mécanique sur le rang et chimique sous le rang. Un rang sur deux est entretenu mécaniquement, et l’autre broyé : « Il n’est pas possible de biner en plein pour des raisons de moyens humain et financiers : avec l’intercep, vous allez à 3-4 km/h contre 8 à 9 km/h pour une tonte », évoque le vigneron. Au Domaine de Gâtines, tous les inter-rangs sont enherbés depuis 1991, pour avoir de la portance lors des traitements, et limiter la présence d’adventices indésirables grâce au semis de graminées (fétuque ovine, fétuque rouge semi-tra- çante, ray-grass anglais).

Depuis la sécheresse en 2010, un inter-rang sur deux est entretenu mécaniquement avec un passage de cover-crop (45 min et 30 euros/ha) suivi de 2-3 passages d’Actisol à dents (90 min et 171euros/ha). La partie enherbée est broyée lors de 2-3 passages (35 min et 60 euros/ha). Si le désherbage chimique du cavaillon n’intégrait que de la post-levée depuis les années 2000, Pierre-Éric Dessèvre a complété par des traitements de prélevée depuis 2015, en raison d’un fort salissement d’amarante, de chénopode et d’érigéron.

Au total en 2015, les traitements de pré et post levée ont coûté au vigneron 190 euros/ha. Le total de l’itinéraire technique d’entretien du sol au Domaine de Gâtines est estimé en moyenne à 770 euros/ha.

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Fiche technique sur l'ébourgeonnage


L'ATV 49 a édité une fiche technique sur l'ébourgeonnage. Sur les ceps touchés par le gel, l'ébourgeonnage des pieds favorisera une bonne croissance des bourgeons sur la tête de la souche. Cela permettra de sélectionner, cet hiver, des sarments fructifères bien placés pour le millésime 2017.

Téléchargez la fiche technique ci-dessous

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Cette année, on ne manque pas d’azote


Forte pousse de la vigne, pression maladies et gestion de l’enherbement. Cette année, la vigne ne manque pas d’azote en Val-de-Loire. Attention d’ailleurs aux excès, pour le développement des maladies cryptogamiques.

Cette année, l’herbe pousse vite en lien avec les fortes quantités d’eau tombées, même si le froid une partie du mois de mai a ralenti son développement. « Avec les conditions de chaleur et de pluie, la minéralisation fonctionne bien, et la vigne pousse. Mais ces conditions sont aussi favorables au mildiou et à l’oïdium, d’autant plus dans les vignes où l’herbe est laissée haute. Cela entretien l’humidité propice aux maladies cryptogamiques », souligne Perrine Dubois, conseillère à l’ATV49. En Touraine également, l’azote de manque pas, comme le constate Philippe Gabillot, de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire : « Je n’ai pas observé de situation de carence azotée cette année. La vigne a largement ce qu’il faut pour amener jusqu’au bout les raisins qu’elle porte, surtout après nos situations de gel et de grêle qui ont réduit la charge. » Dans le Muscadet, l’azote n’est pas une problématique centrale, avec très peu d’apports réalisés sur des terres plutôt bien équilibrées, souligne Nadège Brochard : « Nous avons très rarement de situations de carence azoté. Le cépage Melon de Bourgogne est très sensible à la pourriture, alors les vignerons apportent très rarement de l’azote. Les vignes ont mis du temps à démarrer, et poussent désormais très fortement, avec de fortes attaques de maladies cryptogamiques ; là est notre principal problème actuellement. »

Connaître l’état de sa vigne

L’état de nutrition azotée de sa vigne s’estime par l’observation de la vigueur de ses parcelles : rendements, grosseur des bois de taille. Ce bilan doit être fait en fin de saison pour anticiper la fertilisation à la sortie de l’hiver suivant. En saison, on se base sur la pousse de la vigne, la couleur de son feuillage et la fermentescibilité des moûts. « Pour le feuillage, l’observation est facile : si les feuilles deviennent vert-jaune, il y a un problème d’assimilation de l’azote, mais cette année elles sont plutôt vert foncé, en raison de la présence d’azote », complète Perrine Dubois. Pour les vignes carencées en azote, s’il y a un enherbement, il pourra être cassé un rang sur deux, ou deux rangs sur trois. Il est aussi possible d’apporter un peu d’engrais azoté sur l’inter-rang cassé, jusqu’à 50 unités d’azote par hectare, à piloter en fonction des besoins de la vigne et de ses objectifs de rendement. « Mais attention à ne pas passer de tout à son contraire, au risque d’entrainer des problèmes de pourriture grise, surtout avec un temps pluvieux comme nous avons. Les apports d’engrais foliaires quant à eux ont des effets relativement insuffisants, et là encore, apportés à un mauvais moment, ils risquent de favoriser les maladies cryptogamiques. » Les apports sont préférés avant le débourrement, avec de l’azote organique qui aura le temps de se minéraliser selon l’activité des microorganismes du sol, et les besoins de la vigne, de la floraison jusqu’à la fermeture de la grappe.

Des besoins jusqu’à fermeture de la grappe

Les besoins en azote de la vigne se situent entre la floraison et la fermeture de la grappe. À partir de l’aoutement, l’apport d’azote n’est pas du tout bénéfique, avec un risque de pourriture grise. « Il faudra donc éviter de trop gratter les enherbements après le stade fermeture, pour ne pas avoir de relargage d’azote. Après floraison, il vaut mieux tondre », conseille Perrine Dubois. Pour les enherbements naturels, il est donc recommandé de tondre régulièrement, afin d’avoir une consommation en azote dans les sols. « L’azote que l’enherbement puise, c’est autant d’azote que la vigne ne consommera pas », observe la conseillère. Pour les enherbements semés, jeunes et vigoureux, la tonte sera intéressante les premières années. Pour les plus anciens, l’objectif sera davantage de les aérer tous les 3 ans à l’aide d’une bêche roulante, pour les aider à regagner leur effet compétitif, et ainsi, consommer le trop plein d’azote. Philippe Gabillot se rappelle : « En 1991 et 1994, nous avions conseillé à tort d’apporter de l’azote pour redonner de la vigueur à la vigne après le gel, mais les conséquences n’avaient pas été bonnes. Nous n’avons donc pas conseillé de réaliser des apports d’azote cette année. Pour les apports d’oligoéléments, ou les cas de déficit en magnésium ou chlorore ferrique, c’est à définir avec son distributeur. » En Loire-Atlantique, des apports ponctuels d’azote ont pu être conseillés, détaille Nadège Brochard : « Sur nos vignes, touchées par le gel à 60 %, nous avons pu recommander d’apporter de l’azote pour booster la repousse, mais rarement plus de 10 unités/ha, et en fonction des situations, notamment force du gel et type de sol. »

Une mesure de l’azote à la parcelle ?

« Outre les méthodes d’observation ou de mesure via le bilan, il n’existe pas réellement d’outils simples pour les vignerons actuellement, pour mesurer le niveau d’azote dans les vignes en pleine saison. Des outils comme Dualex ou N-Tester sont utilisés au niveau expérimental, par les techniciens, pour comparer diffé- rentes modalités entre elles, par analyse de la couleur du feuillage. Pour l’avenir, ces outils pourraient être mis au point pour les vignerons, à condition d’avoir un référentiel disponible », conclut Perrine Dubois

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Les itinéraires d'engrais verts


La chambre d'agriculture du Loir-et-Cher vous propose une fiche technique sur les itinéraires d'engrais verts. Quels sont les objectifs de ces engrais ? Quel choix entre les engrais verts et les couverts ? Quel itinéraire mettre en place ? Comment établir mon mélange ? Voici les points qui y sont abordés.

Vous pouvez télécharger la fiche technique ci-dessous. 

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