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13.02.2015

Mycorhization : existe-t-il des pratiques favorables à son installation ?


Matériel végétal

Mycorhization : existe-t-il des pratiques favorables à son installation ?

Les mycorhizes sont des champignons qui s’associent naturellement avec des plantes vertes photosynthétiques. Cette association est dite symbiotique : la vigne nourrit les mycorhizes avec les sucres issus de la photosynthèse, et en contre partie, les mycorhizes facilitent l’absorption des éléments nutritifs du sol dont les moins mobiles. La SICAVAC étudie depuis 2009 les facteurs culturaux qui influent sur la mycorhization.

Le but des expérimentations menées par la SICAVAC est de suivre le taux de mycorhization au cours du temps, en fonction des stades phénologiques de la vigne et de déterminer l’ensemble des facteurs agronomiques, environnementaux, culturaux et pathologiques qui vont influencer la mycorhization de la vigne. Pour cela, différents essais ont été mis en place afin de comparer quelques facteurs comme l’inoculation des plants avant plantation, les différents modes de désherbage, les différents enherbements, l’impact de la dégénérescence, l’influence du type de taille, l’effet du matériel végétal et l’incidence des traitements fongicides sur le taux de mycorhization. Les résultats obtenus montrent que la mycorhization s’installe entre la floraison et la nouaison et atteint une colonisation maximum autour de la fin nouaison. Concernant les différents facteurs étudiés, il semblerait que seul le matériel végétal, la dégénérescence et les traitements fongicides aient des différences significatives.

Associer plusieurs facteurs agronomiques positifs

Les informations bibliographiques précisent certaines conditions favorables sur la mycorhization. Par exemple, le phosphore a une influence négative sur la mycorhization. Une augmentation de la teneur du sol en phosphore assimilable, du fait de ses caractéristiques ou par l’apport de phosphore en fertilisation, diminue le niveau de mycorhization. Le pH et la granulométrie du sol vont avoir différentes influences. Des teneurs élevées en métaux lourds provoquent une diminution de la mycorhization et du nombre de spores. Toutefois, le champignon a la faculté de stocker les métaux lourds afin d’éviter qu’ils pénètrent en trop grande quantité dans la plante (Cahurel J-Y., 2004). D’après la bibliographie (Jordan et al, 2000), l’enherbement favoriserait la présence de champignons mycorhiziens et ainsi leur propagation aux racines de vigne. Mais d’après les essais SICAVAC, qui sont conduits depuis 4 ans, aucune différence significative entre chaque technique d’entretien du sol n'est observée. Le bilan des essais ne permet pas de conclure que l’enherbement favorise la mycorization. Les techniciens de la SICAVAC émettent l’hypothèse qu’il n’y a pas un facteur agronomique majoritaire mais par contre, un cumul de facteurs favorables peut conduire à un taux de mycorhization significativement supérieur.

Du terreau mycorhizé pour les plants en pot

 La fumigation du sol avant plantation entraîne un arrêt marqué de l’activité mycorhizienne. Sur les cultures dépendantes de la présence des symbiotes ou ayant une meilleure croissance avec la présence de symbiote pour l’absorption des éléments minéraux, cela peut être la cause d’une réduction de la croissance (Schubert A., 1985). Les mycorhizes peuvent être également appliquées à la plantation sous différentes formes : en argiles pour le pralinage des racines, ou en granulés ou en pastilles avec un placement direct au fond du trou de plantation (Viollet A., 2009). Depuis quelques années, les pépiniéristes proposent des plants en pots mycorhizés. Ils achètent du terreau mycorhizé à des entreprises spécialisées telle que Falienor à Vivy (49). La reprise à la plantation de ces plants mycorhizés est ainsi facilitée. En revanche, cette technique ne semble pas intéressante pour les plantations traditionnelles racines courtes puisque le coupage des racines compromet la présence de mycorhizes. « L’intérêt de ces plants en pot mycorhizé pourrait être démontré sur des sols pauvres. Et ainsi l'association pourrait améliorer la reprise des plants lors de la plantation », précise François Dal, conseiller viticole au Sicavac.

 

Sources : Clément NICOLAS et Julie DESOUSA, Étude de la mycorhization naturelle des vignes et des facteurs agronomiques qui l’influencent, Études réalisées au Sicavac, 2013 – 2014.

 

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