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17.02.2015

Tirage des bois : Faut-il passer au mécanique ?


Matériels / Équipements

Tirage des bois : Faut-il passer au mécanique ?

Depuis deux campagnes, les tireuses de bois cherchent à séduire les vignerons. Si les constructeurs mettent en avant des gains de temps et de rentabilité, le succès semble avant tout résider dans la capacité des vignerons à s’adapter à ces équipements, par un bon palissage et une taille adéquate !

Ces deux dernières campagnes, les démonstrations en Val-de-Loire de tireuses mécaniques de bois suscitent l’intérêt, mais l’achat de machines par les vignerons reste encore anecdotique. Si Kirogn et Clemens travaillent sur le sujet, les principaux constructeurs restent Provitis et Ero, avec pour l’heure 18 exemplaires de la VSE 430 de Provitis, vendus en France (25 000 euros pour le module tirage de bois + 5 000 euros de mâts), et seulement 3 Viteco d’Ero (40 000 euros + 5 000 euros de centrale hydraulique). « À sept vignerons de la Cuma des Ceps Bouillé-Loretz dans les Deux-Sèvres, nous avons commandé une tireuse Provitis, pour 70 ha engagés, reçue en mars 2014, explique Sébastien Prudhomme, également directeur de l’exploitation viticole au Lycée Edgard Pisani de Montreuil-Bellay. L’objectif était de gagner du temps sur les travaux en hiver et diminuer le coût de production. En évitant un pré-taillage et en broyant les bois, cette machine vous fait gagner un passage. »

Gain de temps

En 2013, des essais menés par la Chambre d’agriculture des Charentes montraient ainsi des durées de chantiers moindres pour les tireuses mécaniques, à 25,6 h/ha pour Provitis et 25,5 h/ha pour Ero (taille et broyage compris), contre 38,7 h/ha en manuel et 32,9 h/ha en pré-taillage et tirage manuel, où il faut ajouter le temps de broyage. Au final, les coûts de tirage de bois selon cette étude sont de 320 euros/ha en manuel et 222 euros/ha avec pré-taillage, 180 euros/ha pour la Provitis, et 150 euros/ha pour Ero, rappelle Jean-Yves Dézé, vigneron saumurois à l’origine de la tireuse Provitis. Côté inconvénients, outre les 3 h/ha supplémentaires pour les finissions manuelles après passage des machines, la Viteco provoque des casses de fils régulières, liées aux tensions sur les fils, et demande des piquets de tête bien ancrés. La Provitis nécessite quant à elle l’orientation des sarments du côté du passage de la machine, pour éviter les blocages. « Si la machine fonctionne bien sur nos vignes conduites en baquette, il y a eu quelques difficultés d’utilisation ces deux dernières campagnes, liées aux fils montés sur tendeurs qui ne supportaient par le tirage, et des bois de taille encore trop nombreux après le passage de la machine, souligne Sébastien Prudhomme. Quant à la mise des sarments du côté de passage de la machine, il conviendrait plutôt de baisser le fil de baguette sous le bras des souches, pour obtenir un bon tirage sans préparation supplémentaire. »

Quelques adaptations nécessaires

Des améliorations sont apportées à la Provitis, précise Jean-Yves Dézé, comme la mise en place de diabolos pour soulever les fils releveurs, et la modification du capot pour une faciliter la sortie des sarments. Thomas Junk, commercial Ero, reconnaît que la Provitis garde une longueur d’avance en Val-de-Loire, et que la Viteco vise prioritairement les vignes avec de plus grosses quantités de bois, comme en Charentes ou dans le Gers. Bien que la Cuma des Ceps ait choisi de se séparer de sa tireuse de bois, suite aux complications techniques, Sébastien Prudhomme souligne l’importance du tirage mécanique des bois, pour rester compétitif dans les coûts de production et limiter la pénibilité du tirage des bois. Une tireuse Provitis va d’ailleurs être acquise par la Cuma de Méron, à laquelle adhère le Lycée de Montreuil-Bellay.

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