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20.04.2015

Zoom sur les essais d’enherbement mixte de la Chambre d’agriculture d’Indre et Loire


Itinéraires viticoles

Zoom sur les essais d’enherbement mixte de la Chambre d’agriculture d’Indre et Loire

Entre 2011 et 2014, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire a testé plusieurs types d’enherbement, sur l’inter rang ou en totalité, à Amboise et Chinon. Si les mélanges graminées-légumineuses montrent des intérêts, il conviendrait d’observer leur impact en année sèche.

En Indre-et-Loire, les couverts de graminées se sont fortement développés depuis une dizaine d’années, entrainant deux problématiques : la concurrence azotée avec des problèmes de fermentation des moûts, et la concurrence hydrique en cas d’été sec, comme en 2010. Pour étudier l’enherbement total ou en inter rang, la Chambre d’agriculture 37 a testé différents couverts entre 2011 et 2014, au lycée viticole d’Amboise (plateau hydromorphe, sol argileux) et à Chinon (sables calcaires).  « Les enherbements de ray grass-fétuque à Amboise devenaient très envahissants. Il fallait remettre un couvert pour assurer la portance, mais en limitant la concurrence azotée. Nous avons semé des graminées seules ou avec légumineuse, en inter rang et enherbement total, ainsi que de la koelerie, une graminée à faible croissance testée par l’IFV Midi-Pyrénées, explique Anne Cécile Kaspryk, conseillère viticulture et œnologie à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire. À Chinon, pour remplacer le travail du sol mécanique en inter rang, nous recherchions un enherbement peu concurrentiel, et moins actif l’été pour limiter la problématique botrytis. Nous avons testé des couverts de sain foin et fétuque ovine. »

Amboise : les légumineuses prennent le dessus

L’enherbement total de koelerie mis en place à Amboise n’a pas été une réussite, trop concurrencé par les espèces locales, malgré un semis à 200kg/ha, explique la conseillère. En inter rang, le pâturin et la vulpie ont été choisies pour leur faible hauteur et leur concurrence azotée limitée. Trois ans après les semis, le pâturin seul n’avait que faiblement couvert l’inter rang, ou était concurrencé par d’autres espèces indigènes. Semés en mélanges, le pâturin et la vulpie ont été dominés par le trèfle blanc en inter rang (40% de graminées contre 60 % de légumineuses). Si la vulpie  a été moins étouffée que le pâturin, ces deux couverts graminées-légumineuses se sont toutefois montrés très semblables. Pour l’enherbement total, les légumineuses ont aussi pris le dessus sur les graminées, avec jusqu’à 90 % de trèfle blanc au final, et un cavaillon bien enherbé. Si les couverts avec légumineuses ont permis d’augmenter les teneurs en azote du sol, on constate une légère baisse de rendements avec l’enherbement total et une augmentation de la teneur en azote assimilable des moûts, significative en 2014. Aucune différence sur le botrytis n’a été observée entre les enherbements. « Ces résultats observés entre 2012 et 2014 correspondent à des années pluvieuses, précise Anne-Cécile Kaspryk, qui pose la question de la pérennité des couverts et de leur ressemis. Il serait donc intéressant de les observer en cas de stress hydrique, avec de possibles conséquences sur les rendements et le niveau d’azote assimilable. » Cet hiver, une installation de graminées pérennes a été observée, ajoute Adeline Mallet, conseillère viticole à la CA37. Le trèfle blanc serait moins dominant. Une notation doit être faite au mois de mai.

Chinon : la fétuque ovine déconseillée

À Chinon, la fétuque ovine a été choisie pour son caractère peu concurrentiel. « Au final, cette espèce finit par faire des touffes herbacées comme chez les autres fétuques et étouffe le sainfoin », note la conseillère, qui déconseille cette espèce aussi bien en inter rang que sous le cavaillon. Le sainfoin seul a montré un bon développement sur les sables calcaires de Chinon, et semble intéressant dans des conduites moins pérennes, associé à des céréales, précise la conseillère. À l’inverse d’Amboise, les légumineuses se sont peu développées, malgré les multiples semis, y compris sur le cavaillon, en lien avec une concurrence excessive. À noter : les vignes enherbées ont davantage subi le gel en 2013 que celles sans enherbement, du fait d’une humidité supérieure.

 

 

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