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16.12.2025

GIEE Viti-biodiv en Layon : trois ans d’engagement pour la biodiversité


Environnement

GIEE Viti-biodiv en Layon : trois ans d’engagement pour la biodiversité

En 2022, la vallée du Layon a vu naître une initiative ambitieuse : le GIEE* Viti-biodiv. Ce collectif, composé de onze domaines viticoles répartis sur 144 hectares, tous conduits en agriculture biologique, s’est donné pour mission de renforcer la biodiversité dans les vignobles. Coanimé par la LPO et la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire, il incarne une dynamique locale où écologie et viticulture avancent main dans la main.

Apprendre pour mieux agir

Dès le départ, la formation a été au cœur du projet. Les vignerons ont participé à treize sorties naturalistes pour découvrir la faune et la flore présentes dans leurs parcelles : amphibiens, reptiles, oiseaux, papillons et insectes. Ces moments, souvent organisés en soirée pour s’adapter aux contraintes du métier, ont permis de sensibiliser les participants à la richesse des écosystèmes qui les entourent. Trois journées de formation ont complété ce programme : initiation aux protocoles de l’observatoire agricole de la biodiversité, reconnaissance de la flore avec une herboriste, et techniques d’entretien et de taille des arbres avec un spécialiste. Ces apprentissages ont été décisifs pour comprendre les interactions entre espèces et adapter les pratiques culturales en conséquence.

Tester le vitipastoralisme

Le collectif avait aussi pour objectif de tester le vitipastoralisme, en favorisant l’installation d’un berger. Le pâturage hivernal des vignes par des ovins a été expérimenté deux hivers consécutifs. Entre 15 et 20 hectares ont été pâturés, réduisant le recours au désherbage mécanique, enrichissant la flore et apportant de la matière organique aux sols. Cette pratique, bénéfique pour la vigne comme pour la biodiversité, sera reconduite, tant elle a convaincu les vignerons.

Accueillir la biodiversité avec des aménagements

Plusieurs  actions ont été menées pour favoriser l’accueil de la biodiversité :

•             Plantations : 31 haies et 10 alignements agroforestiers, soit 2 904 arbres et arbustes (66 % labellisés Végétal local), représentant 32 espèces différentes. Ces chantiers ont mobilisé plus d’une centaine de bénévoles, dans une ambiance conviviale malgré le froid hivernal.

•             Diversification des milieux : trois mares ont été creusées et une jachère fleurie semée sur 0,2 hectares pour favoriser les pollinisateurs et améliorer l’équilibre agronomique.

•             Installations de gîtes artificiels : 106 nichoirs et abris pour oiseaux et chauves-souris ont été installés. Le suivi révèle des taux d’occupation remarquables pour les mésanges (97 %), tandis que les gîtes pour chauves-souris nécessitent un suivi prolongé et un entretien régulier.

Une dynamique qui dépasse le collectif

Au-delà des chiffres, ce projet a créé une véritable émulation locale. Paysans, techniciens, bénévoles et citoyens ont uni leurs forces pour agir concrètement. D’autres agriculteurs ont rejoint la dynamique, plantant 2 050 mètres supplémentaires de haies et creusant une mare. Et ce n’est qu’un début : de nouvelles plantations et mares sont prévues pour les années à venir.

*Un groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) est un collectif d’exploitants agricoles réunis autour d’un projet local commun, dont les objectifs sont à la fois environnementaux et économiques.

 

Pour aller plus loin :

GIEE Viti-biodiv en Layon : un bilan très positif, Benoît Marchadour (LPO) et Kady Sonko (CAB) 

Guide général de l'observatoire agricole de la biodiversité

 

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