29.10.2025
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Plus de 800 participants ont suivi le webinaire du 8 octobre dernier sur l’actualité du cuivre en France et en Europe, organisé par la commission viticulture et œnologie bio animée par l’IFV et l’ITAB. Cela montre l’intérêt de la filière pour le sujet. A retenir : un point sur les nouvelles autorisations de mise en marché (AMM) délivrées en juillet 2025 par l’ANSES (Agence nationale de sécurité alimentaire) et les projets de recherche et d’expérimentation.
Sur les 49 spécialités commerciales à base de cuivre autorisées en viticulture biologique, 17 spécialités perdent leur homologation, 2 spécialités seulement conservent leur AMM, assorties de nouvelles obligations d’usage immédiates comme le port des gants en nitrile en réentrée (tout au long du cycle végétatif y compris les vendanges) et d’EPI conformes à la réglementation. 15 spécialités sont en attente d’évaluation par l’Italie, avec la probabilité qu’elles soient retirées du marché français à la suite de leur réévaluation par l’ANSES. L’Italie a annoncé un report de celle-ci à l’échéance fixée par l’Europe de la ré-approbation du cuivre soit au 31/06/2029. Ce report donnant encore une marge de manœuvre aux viticulteurs dans un contexte de plus en plus contraignant. Pour l’European Union Cooper Task Force, structure regroupant plusieurs industriels européens, il faut revoir la méthode d’évaluation des risques utilisée par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et l’ANSES qui, selon eux, n’est pas complètement appropriée aux Produits Phytosanitaires à base de cuivre, compte tenu du caractère propre et des propriétés du cuivre.
Les composés du cuivre (hydroxyde de cuivre, oxychlorure de cuivre, bouillie bordelaise et sulfate de cuivre tribasique) sont depuis 2025 classés comme substances candidates à la substitution au titre du règlement (CE) n°1107/2009. Cela signifie qu’un usage agricole du cuivre peut ne pas être autorisé s’il existe des alternatives plus sûres à efficacité similaire. Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire met en œuvre le PARSADA, Plan d’Action stratégique pour l’anticipation du potentiel Retrait européen des Substances Actives et le Développement de techniques d’Alternatives pour la protection des cultures au travers de 5 projets dits « sans cuivre », en cours de développement (2025-2030).
Le projet SAVOIR, porté par l’IFV et l’INRAE, étudie l’impact de la prophylaxie sur la dynamique des maladies. GET-UP, piloté par l’INRAE, porte sur l’analyse du microbiote présent au vignoble et sa capacité à protéger celle-ci contre le développement du mildiou et du black-rot. Le projet LEVIERS, porté par l’IFV concerne des travaux sur les solutions alternatives (variétés résistantes, biocontrôles, biostimulants). Le projet TRANSFERT, piloté par le CIVB et le CIVC, vise à améliorer la diffusion des connaissances et l’adoption de nouvelles pratiques. Le programme d’action inter-filières (pomme, vin et pomme de terre) pour des systèmes bio affranchis du cuivre, PARiCi en bio, porté par l’ITAB, constitue le 5 ième et dernier projet du PARSADA. Il a pour objectif de mobiliser les acteurs de la chaîne de valeur pour concevoir de nouvelles solutions sans cuivre, innovantes et transférables. Dans les projets en cours, hors PARSADA, on peut citer le projet EFFICUIVRE piloté par l’IFV qui porte sur l’efficacité du cuivre notamment par rapport au lessivage après traitement. Par ailleurs, divers projets de recherche sont terminés en particulier les projets BASIC (Bas intrant cuivre) porté par la FNAB et AlteRCuivre porté par la Chambre d’agriculture Pays de la Loire, qui ont travaillé sur des innovations techniques (variétés résistantes, produits de biocontrôle tels les phosphonates et l’huile essentielle d’orange douce) et les critères de réussite dans l’utilisation moindre de cuivre par les viticulteurs.
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