22.04.2015
Itinéraires œnologiques
Matériels / Équipements
Entre le bouchon en liège et la capsule à vis, la question continue de faire débat, notamment en Val-de-Loire. Le choix correspond davantage à des attentes d’image et de marché, qu’à des enjeux œnologiques ou économiques. Témoignages.
Simple d’utilisation, car pratique à ouvrir et à refermer, la capsule à vis n’a pourtant pas su s’imposer en France. À l’export, son emploi est mieux accepté. « Nous faisons majoritairement des bouteilles avec capsules à vis pour nos marchés en Angleterre et Pays-Bas. La Belgique reste attachée à l’aspect traditionnel du bouchon », note Frédéric Moreau, œnologue aux Caves de la Loire. Sur les 12 millions de bouteilles produites chaque année par la coopérative, 2 millions sont fermées par des capsules, en grande majorité pour l’export. Une proportion plutôt stable dans le temps. « En France, la capsule reste associée à une image de vin d’entrée de gamme. Elle s’adapte mieux aux vins blancs et rosés à rotation rapide qu’à des rouges de garde ! », complète l’œnologue.
Sur la ligne d’embouteillage de Brissac Quincé, la boucheuse à capsule côtoie celle à bouchon. « Il n’y a aucune différence de prix ou de débit de chantier, note Jacqueline Thomas, responsable du conditionnement aux Caves de la Loire. L’avantage des capsules à vis et de n’avoir qu’un bac à recharger, contre deux pour les bouchons complétés des capsules en alu. ». Entre capsule à vis ou bouchon, la différence ne se joue pas au niveau technique, affirme Frédéric Moreau. « Si vous gérez correctement l’air de l’espace de tête plus important en système capsule, vous avez peu de différence sur l’évolution du produit pour une rotation rapide. Au niveau technique, je ne vois pas d’inconvénient. Le choix se fait essentiellement selon les circuits de distribution. Nous proposons ainsi notre rosé Caprice d’Inès en capsule ou bouchon, selon les demandes de nos acheteurs ! Pour ce produit jeune et féminin, la capsule a d’ailleurs de vrais intérêts. » Même constat chez Villebois. Pour la maison spécialisée dans l’élaboration de Sauvignon blanc du Val de Loire, 100 % des 500 000 bouteilles produites annuellement sont à capsule. « Nous avons fait ce choix en 2004, en raison de notre spécialisation sur les marchés export, explique Thierry Merlet, directeur de Villebois. Pour lui, ce type d’obturateur est bien adapté aux vins blancs secs à consommation rapide du Val de Loire. « Pour la tenue dans le temps et la qualité de nos vins, la capsule à vis nous a semblé être une bonne solution. C’est un obturateur précis pour maîtriser les évolutions du vin. »
« Le plus important pour obtenir une bonne conservation en capsule à vis est d’être équipé d’un système d’inertage de la capsule et du dégarni du col de la bouteille, où l’envoi d’azote au moment de l’obturation permet de chasser l’oxygène présent, insiste Frédéric Moreau. Si vous êtes déjà équipé d’un générateur d’azote, il vous faudra simplement amener le réseau jusqu’à l’étape suivant le remplissage. Sinon, vous devrez installer l’équipement complet avec les injecteurs. » Quant au choix des joins de capsules, il devra être fait selon le niveau de perméabilité à l’oxygène attendu, entre joins Saranex ou Saran. « Il faut aussi vérifier le bon niveau de fermeture. Le pas de vis et la taille de capsule doivent bien concorder pour limiter les entrées d’air. De petits écarts pourraient être préjudiciables », ajoute l’œnologue. « Il n’y a pas de règle d’or en matière de conditionnement, entre bouchon ou capsule, conclut le directeur de Villebois. Le choix reste personnel, en réponse aux demandes de ses marchés. »