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31.01.2019

De la création variétale adaptée aux rosés


Matériel végétal

De la création variétale adaptée aux rosés

L’une des grandes questions abordées lors des rencontres internationales du rosé le 22 janvier dernier a été le défi de la transition écologique : comment produire des vins rosés plus respectueux de l’environnement ? L’une des pistes abordée a été la création variétale.

L’inscription  au catalogue officiel de quatre variétés RESDUR, résistantes au mildiou et à l’oïdium, illustre l’intégration de la création variétale dans les outils de production permettant la diminution des intrants dans la lutte contre les maladies. Deux de ces variétés, le vidoc et l’artaban, ont été étudiées durant 3 années par le Centre du rosé permettant d’avoir une connaissance utilisable à ce jour dans le cadre de la production de vins rosés. Mais élaborer des programmes de création variétale uniquement sur cet aspect n’est pas suffisant, « Certes il faut créer des variétés résistantes mais il est aussi nécessaire d’intégrer dans les programmes de création toute la dynamique actuelle autour de l’évolution climatique pour ne pas juste travailler sur la résistance aux maladies » souligne Loïc Le Cunff généticien à l’IFV.

Résistance durable et tolérance à la sécheresse

A l’image d’autres interprofessions comme InterLoire, les interprofessions des vins de Provence et des vins du Languedoc-Roussillon (le CIVP et le CIVL) se sont engagées dans un programme de création variétale à partir de croisements entre des variétés résistantes et des cépages emblématiques régionaux. Ainsi, dans le cadre du projet EDGARR coordonné par l’IFV, c’est la sélection de variétés adaptées au rosé qui est visée : les cépages vermentino et cinsault ont été retenus pour leurs caractères d’intérêt en termes de vinification en rosé et pour leur tolérance à la sécheresse. La définition d’idéotypes ont permis de définir ce que devra être le rosé demain et donc d’établir les critères de sélection sur des caractères cibles d’intérêt pour la vinification rosée : extractibilité des anthocyanes, oxydabilité des moûts, composition aromatique. L’originalité du projet EDGARR est d’avoir mis en place un dispositif scientifique reposant sur la sélection génomique pour écourter la durée du processus de création variétale. Ainsi, l’arrivée de descendants résistants et le plus similaire possible au vermentino ou au cinsault pourrait être envisagée dans 9 ou 10 ans au lieu de 15 ou 16 ans. 5400 pépins ont été sélectionnés par marqueur (31 descendants de cinsault et 61 de vermentino). E, 2019, 20 descendants vont être testés mais les autres individus seront conservés dans le cadre du programme EVA financé par FranceAgrimer pour pouvoir être observés.

Utiliser la diversité existante

En parallèle de la création variétale, la filière du rosé regarde également du côté des cépages d’hier caractérisés par une acidité trop élevée ou une phénologie trop tardive et qui, aujourd’hui, pourraient être mieux adaptés aux conditions climatiques. Ainsi, le grenache gris, testé depuis 2009, montrerait des caractéristiques olfactives et gustatives proches du grenache noir mais offrirait moins de couleur et une teinte plus jaune. Des cépages d’ailleurs sont également expérimentés dans le cadre d’une production de rosés de Provence du fait de leur tolérance particulière à la sécheresse et à la chaleur.

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