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08.03.2019

S’y retrouver dans les stations météo connectées


Protection du vignoble

Matériels / Équipements

S’y retrouver dans les stations météo connectées

De plus en plus de vignerons s’équipent en station météo connectée. Seuls ou en groupe, contre le gel ou pour mieux positionner ses traitements, avec du haut de gamme ou des premiers prix… Anastasia Rocque de la Chambre d'agriculture d'Indre-et-Loire et Guillaume Gastaldi de l’ATV49 font le point pour s’y retrouver !

Les stations météo connectées se développent dans le vignoble de Touraine depuis 2018, surtout pour la problématique gel, observe Anastasia Rocque, conseillère à la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire. « 80% des vignerons équipés, le sont en stations Sencrop, entreprise très présente commercialement sur le secteur, et les 20% restants sont équipés en stations d’autres marques comme Weenat, Météus... ». Pour le groupe 30 000 Ecophyto de Bouillé-Loretz (Deux-Sèvres, sud Layon) composé de 13 vignerons suivis par l’ATV49 et la Chambre d’agriculture Pays de Loire, huit stations météo Promété, ont été installées en 2018 sur les 500 ha du groupe, pour réaliser le suivi du risque mildiou et avoir une mesure précise des précipitations. Guillaume Gastaldi, l’animateur du groupe, précise : « Ce réseau est complémentaire de notre réseau traditionnel Demeter que nous utilisons pour notre bulletin de préconisation avec la modélisation IFV Epicure. Le choix s’est orienté sur du matériel Promété, après comparaison par les vignerons des offres de quatre prestataires : Weenat, Sencrop, Newfarm-Agriconsult et Promété. »

Une formation sur les stations

Mais comment faire le bon choix de station ? Pour aider les producteurs, la Chambre d'agriculture d'Indre-et-Loire propose une formation intitulée "équiper son vignoble d’une station météo connectée". La prochaine aura lieu le lundi 25 mars 2019 à Parçay-Meslay. « Pour avoir des données géolocalisées de pluviométrie dans sa lutte phyto, un réseau de pluviomètres connectés est intéressant. Des stations météos connectées complètes, comme celles de Sencrop ou Weenat autour de 500 euros avec abonnement, apportent également des jeux de données de températures ambiantes et de pluviométrie suffisants, en comparaison à des stations plus performantes et chères.... détaille Anastasia Rocque. Pour la prédiction sur le gel, les stations météo connectées sont plus précises et proposent des données plus complètes, notamment la température humide. Cette dernière est soit effectivement mesurée sur les stations haut de gamme, soit calculée avec légèrement moins de précision. L’enjeu peut être alors d’investir dans une station performante en groupe, puis de disposer de pluviomètres connectés sur les différents domaines. Il est aussi important de connaître les écarts entre sa station et le reste du vignoble pour lancer les outils de lutte antigel. ». Avec les mesures de pluviométrie, température, hygrométrie et l’humectation du feuillage, la station Promété permet d’affiner la prédiction mildiou, indique Guillaume Gastaldi. Les données sont « expertisées », c’est-à-dire comparées aux données déjà enregistrées sur la zone, afin d’avoir les prévisions les plus fiables possible. « Le choix du fournisseur n’aurait pas été le même si les vignerons avaient souhaité suivre uniquement le risque de gel. D’un fournisseur à l’autre, vous avez des différences en termes de réactivité par exemple », précise le conseiller. Le groupe 30 000 des Deux-Sèvres a fait le choix d’une unique station météo Promété à 2 000 euros, complétée par sept pluviomètres connectés avec capteurs d’humectation du feuillage (580 euros chacun), avec une mise en réseau de l’ensemble des données pour les vignerons du groupe. « La station Promété est plus chère, mais a paru plus robuste aux vignerons et avait l’avantage d’être reliée avec de la modélisation. Une visite technique de l’équipe Promété a lieu une fois par an, pour assurer la maintenance complète du réseau de station. »

Un coût vite rentabilisé ?

Au final, l’investissement de base de 8 600 euros pour le groupe 30 000 a été financé à 60% par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (programme Ecophyto), et 40% par le collectif des vignerons. Chaque vigneron paye annuellement 100 euros de maintenance et de coût de télécommunication et s’il le souhaite souscrit au modèle mildiou Promété pour 150 euros. « Ce coût est vite rentabilisé. C’est sur les traitements en début et fin de campagne que les économies permises par la modélisation sont les plus importantes. À ce tarif, une simple modulation de dose permet d’amortir l’investissement », poursuit le conseiller. Après avoir opté pour l’achat de stations et pluviomètres connectés, l’enjeu sera de bien les positionner, en les mettant le plus souvent dans les zones les plus à risque pour le gel, afin d’anticiper les dégâts. La Chambre d’agriculture d'Indre-et-Loire aide aussi les vignerons à positionner au mieux leurs outils de mesure, précise Anastasia Rocque.

Des améliorations encore possibles

Parmi les points d’amélioration, Guillaume Gastaldi note la rapidité de transmission des différentes données, qui devrait à terme être instantanée. « Sur la rapidité de transmission des données, un travail semble fait par les constructeurs, évoque pour sa part Anastasia Rocque, mais il reste un vrai problème de non-harmonisation des données entre stations météos. Nous aimerions pouvoir suivre sur un portail l’ensemble des données des différentes stations météo du vignoble, mais aucune plateforme ne permet de consulter l’ensemble de ces données pour le moment. ». En conclusion, investir dans une station météo associée à un modèle vaut le coût pour Guillaume Gastaldi, « surtout en groupe où cet investissement s’accompagne d’une démarche de progrès pour l’exploitation grâce aux échanges techniques entre vignerons et l’accompagnement par un conseiller indépendant. Dans le cadre du groupe, nous suivons des témoins non traités pour valider année après année la pertinence du modèle utilisé et des réunions téléphoniques hebdomadaires en saison permettent de fiabiliser l’analyse du modèle et sécuriser les prises de risque des vignerons ».

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