26.08.2025
Matériels / Équipements
Millésime
En 2025, doit-on encore rappeler que le CO2 est mortel et pas uniquement pendant les vendanges ? Que vous soyez vignerons, ou salariés, vous connaissez bien les caractéristiques de ce gaz. Issu de la fermentation alcoolique, il est incolore, inodore, plus lourd que l’air, donc s’accumule dans les points bas d’une cave ou d’une cuve. Cependant, les moyens de prévention ne sont pas toujours connus et mis en place. Pour prévenir et éviter l’accident mortel, il faut retenir 3 principes clés pour être efficace : « je capte, je ventile, je détecte ».
En matière de prévention, la priorité est toujours d’essayer de supprimer le risque à la source. Aussi, le captage du gaz doit se faire au plus près du point d'émission (dans la cuve) et son rejet doit se faire à l'extérieur du bâtiment. Il est important que le débit du système soit calculé en fonction des surfaces de captage et que ce débit extrait soit compensé par un débit équivalent d'air neuf, sinon vous risquez la sous-pression de la cuve. Tout ceci améliore également la qualité de l’air de la cave ou dans la cuve, vos conditions de travail et la qualité de votre vin.
Une fois capté, il reste toutefois du gaz dans la cave ou dans la cuve. Espérer que seule la ventilation naturelle pourra l’éliminer est un leurre. Il faut donc impérativement introduire mécaniquement de l'air neuf dans le chai et extraire l'air pollué par l'installation de ventilateurs fixes. Pour rappel, les débits sont calculés en fonction de la capacité de production de la cave avec une concentration maximale inférieure à 0,5% de CO2. La valeur indicative est : 5 m3/h par hl de vin produit. De plus, comme la majorité des accidents mortels se passent dans les cuves enterrées, il sera impératif également de ventiler mécaniquement les espaces dits confinés lors des opérations de pigeage, décuvage et nettoyage avec des extracteurs pour les cuves enterrées et des ventilateurs pour les cuves aériennes.
Quoiqu’il arrive, le risque zéro n’existe pas. Il faudra donc détecter via des détecteurs à cellule infra-rouge ou électrochimique. Bannissez le test de la bougie et du briquet ! En effet, la flamme peut continuer à brûler malgré un taux toxique ou mortel de CO2. Ainsi, pour s’assurer de la valeur du CO2 en temps réel, vous pouvez utiliser des détecteurs fixes (mais attention à bien choisir les points de détection dans le chai) et les coupler à la ventilation mécanique de la cave, et des détecteurs portables, à porter sur soi, en complément, pour descendre dans les cuves. Fixes ou portables, les détecteurs sont avec sondes ou prises d'atmosphères déportées pour un contrôle en dehors des zones dangereuses. Pour rappel, il est important de respecter la fréquence d’étalonnage. Les contrôles dans les cuves, les points bas sont à effectuer avant d’y entrer, puis maintenus pendant la descente et la réalisation de la tâche et ceci en présence de surveillant. Toutefois, la meilleure des préventions est encore de ne pas descendre dans ladite cuve.
Enfin, quoiqu’il arrive, il est primordial de ne jamais descendre dans une cuve pour secourir un collègue, au risque d’avoir 2 accidents mortels. Organiser les secours en amont, former le personnel aux risques et aux gestes de premiers secours sont deux actions très importantes à réaliser afin de connaître les bons réflexes qui sont notamment : d’appeler immédiatement le 15 ou le 18, de sécuriser la zone, et d’apporter de l’air neuf via un manchon d’extracteur.
Pour plus d’informations, de documentations, de détails sur les équipements à acheter et sur les installations à réaliser, ne pas hésiter à vous renseigner via le site internet MSA « monprojetdechai.fr. »
Christelle GUILLET, consultante et dirigeante de Loire Conseils & Prévention, loireconseilsprevention@gmail.com