26.01.2017
Intrants viticoles
Le marché des biostimulants se structure, grâce aux autorisations de mise en marché qui se multiplient pour ces produits. Pour les utilisateurs, il est ainsi plus facile de faire le tri, dans le but de garantir une efficacité à la parcelle, et une sécurité à l’utilisation.
La conférence sur le marché des biostimulants, organisée le 17 janvier au SIVAL, a fait salle comble, avec plus de 80 personnes, dont plusieurs ont dû rester debout. « Le sujet a attiré beaucoup plus de monde que nous espérions : distributeurs, fournisseurs, journalistes mais aussi producteurs », liste David Gaillet, directeur marketing, développement et communication pour Arysta France, société à l’origine de la conférence.
Le marché des biostimulants est en pleine expansion et se structure. « Si le marché européen des biostimulants représente un chiffre d’affaires de 500 à 600 millions d’euros, nous estimons qu’il devrait dépasser le milliard d’ici 2019 », a indiqué Laurent Largant, délégué général de l’AFAÏA (syndicat professionnel des fabricants de supports de culture et d'améliorants organiques, anciennement dénommé CAS). La structuration passe par une réglementation qui se met en place progressivement, au niveau français mais aussi européen. « Les biostimulants devaient jusque-là répondre à la réglementation des matières fertilisantes pour leur mise en marché, c’est-à-dire respecter soit la norme engrais CE soit la norme française NFU définissant leur composition, sans obligation de valider les allégations avancées par le fournisseur. Depuis 2015, des autorisations de mise en marché ou AMM, encadrent les biostimulants. Cela permet aux fournisseurs de prouver l’effet du produit sur la plante, en plus de valider sa composition et établir son dossier tox-écotox. Pour l’utilisateur, c’est la garantie de connaître l’efficacité du produit, et la sécurité de savoir de quelle manière l’employer, avec ou sans EPI par exemple », souligne David Gaillet.
Alors, ne faut-il se fier qu’aux biostimulants disposant d’AMM, pour faire le tri entre le bon et le mauvais ? « Ce n’est pas aussi simple, répond David Gaillet. Certains biostimulants ne disposent pas encore d’AMM mais les dossiers sont en cours. Il est donc important que les producteurs passent par leur distributeur habituel, qui connait la firme, et sait où elle en est avec ses dossiers d’homologation. N’achetez pas de produits aux coffres de voitures de représentants de passage. Cela se fait encore trop souvent. » Autre moyen d’éviter les opportunistes : vérifier si le fournisseur est adhérent à l’AFAÏA ou l’EBIC. Si oui, il répond alors à des règles communes sur la définition des biostimulants et la mise en marché de ces produits. Une garantie supplémentaire.
D’après l’AFAÏA, les deux tiers des biostimulants vendus actuellement concernent les cultures spécialisées, et un tiers les grandes cultures. « Chez Arysta, ce rapport est plutôt de 50/50, indique le directeur marketing. »
Si les vignobles à forte valeur ajoutée comme la Champagne, le Bordelais, la Bourgogne ou le Sancerrois sont utilisateurs de biostimulants observe David Gaillet, le marché va bien au-delà. « Nous avons de fortes positions dans les Pays-de-Loire par exemple. Certains vignobles cherchent à maintenir un niveau de qualité quels que soient les stress, d’autres cherchent davantage à atteindre au mieux le potentiel de production grâce aux biostimulants, pour couvrir leurs charges fixes. Aussi, les vignerons ligériens ont pu échanger durant cette conférence sur les comportements des vignes protégées par nos produits qui permettraient d’éviter des diminutions de potentiel de récolte suite à des épisodes climatiques défavorables.»