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03.02.2017

Application des phytos : deux exemples d’organisation de travail pour gagner du temps et de la sérénité


Protection du vignoble

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Application des phytos : deux exemples d’organisation de travail pour gagner du temps et de la sérénité

La pression environnementale et réglementaire relative à l’activité phytosanitaire pèse de plus en plus sur les exploitations viticoles. D’autres éléments comme le coût du matériel, la gestion du personnel et du temps ont poussé certains vignerons à réfléchir autrement l’organisation de leur travail à la vigne et en particulier la conduite des traitements phytosanitaires. La conférence organisée par l’ATV49 lors du SIVAL a mis en avant deux exemples.

La prestation phytosanitaire reste marginale, pourtant elle permet au chef de culture ou au vigneron de passer plus de temps à observer ses vignes, de prendre les décisions avec plus de sérénité. Lorsqu’un vigneron fait appel à un prestataire pour appliquer les phytosanitaires, une relation de confiance doit s’établir pour permettre au prestataire de travailler par la suite en toute autonomie. « Il faut bien choisir son prestataire et passer du temps avec lui au départ pour établir un lien de confiance », souligne Franck Brosseau, chef de culture chez Langlois-Château où 37 ha (sur 55 ha) sont faits en prestation de service de la taille à la vendange pour un coût annuel de 610 €/ha/an hors produits phytos.

Le vigneron ou le chef de culture doit rester mettre des décisions, suivre le travail du prestataire et ne doit «surtout pas se dire que le prestataire s’occupe de tout », précise Franck Brosseau. Les objectifs par année voire par parcelle doivent être fixés et écrits en commun. Cette forme d’organisation présente l’avantage de ne plus gérer le stockage des produits sur l’exploitation ni le personnel ou l’administratif. De plus, la mise aux normes des installations et du matériel n’a plus lieu d’être sur l’exploitation.

Le matériel peut être changé régulièrement par le prestataire et donc être plus performant. Mais l’anticipation est impérative !

Protection du vignoble en CUMA

Une autre forme d’organisation est de gérer l’application des phytosanitaires via une CUMA. La différence avec la prestation est l’engagement sur plusieurs années (en général la durée de l’amortissement du matériel soit 7 ans) et sur la surface concernée. « La CUMA du chenin regroupe dans ce cadre 12 adhérents (10 en bios et 2 en conventionnels) pour 79 ha à traiter (dont 63 en bios). Nous proposons une prestation complète avec chauffeur puisque nous avons un salarié à temps plein et 1 saisonnier », explique Sylvie Lheritier, animatrice FRCUMA Centre Val de Loire. Les programmes de traitement sont définis en début de saison. Leur déclenchement ainsi que le choix des dosages se font par les deux responsables techniques de la CUMA selon les préconisations de la chambre d’agriculture et affinés par les données des stations météo locales. « Le tarif moyen est, depuis l’achat du nouveau pulvérisateur en 2016, 605 €/ha pour 5 passages ou 730€/ha pour 10 passages », estime l’animatrice.

L’avantage d’une telle organisation reste, comme pour la prestation, le gain de temps, l’absence de mise aux normes sur l’exploitation mais aussi la possibilité pour les adhérents de choisir le matériel qui est renouvelé tous les 6 ans en moyenne. En revanche « il est nécessaire de partager certaines valeurs humaines, de s’impliquer dans la gestion de la CUMA et de respecter les règles de fonctionnement », souligne-t-elle.

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