05.11.2020
Itinéraires viticoles
Matériels / Équipements
L’ATV49 a organisé une rencontre le 30 octobre dernier mettant en scène trois vignerons témoignant de leur pratique de désherbage mécanique sous le cavaillon. De l’auto-construction à la combinaison d’outils, voici des exemples à partager.
Le désherbage est une nécessité agronomique pour la vigne et revêt un enjeu capital en termes de concurrence pour l’eau et les éléments nutritifs ; d’autant que cette concurrence est proportionnelle à la surface occupée au sol. Sur un plantier, la gestion de l’herbe est plus délicate du fait de la fragilité des plants et de la nécessité d’aider leur système racinaire à se développer correctement. Les herbicides étant en voie de disparition, bon nombre d’alternatives se sont développée : mécanique, thermique, enherbement, paillage, biocontrôle,… avec l’enjeu d’être tout aussi efficace que les herbicides par rapport au temps d’intervention. La facilité de mise en œuvre, l’investissement, le bilan carbone et l’impact agronomique sont aussi des facteurs clés qui doivent être pris en compte dans les solutions proposées au vigneron.
Pour répondre à certains de ces enjeux, Etienne Rideau du Domaine des Amandiers à Turquant a auto-construit un châssis à partir d’une vieille rogneuse sur laquelle, il a fixé deux jeux de bineuses à doigts en caoutchouc de la marque Kress afin de travailler deux rangs entiers en même temps. «Sur mes plantiers de 1 ou 2 ans dans lesquels je n’utilise pas de tuteur, je travaille qu’avec cet outil à une vitesse d’avancement de 8 voire 9 km/h. Certes ça fait bouger les plants, c’est très impressionnant mais il n’y a pas de conséquence ! », souligne Etienne Rideau. « Je préfère le placer à l’avant du tracteur pour avoir plus de visibilité et éviter les à-coups. Ainsi je place un autre châssis à l’arrière avec un vibroculteur ce qui me permet – quand il n’y a pas trop d’herbe - de passer les deux outils en même temps » ajoute-t-il. Le concept, issu du maraichage, nécessite encore des améliorations notamment au niveau des réglages (profondeur, écartement,…) qui se font pour l’instant manuellement !
Régis Vacher, appartenant au groupe Dephy de la cave Robert & Marcel, travaille ses plantiers avec des lames également placées à l’avant du tracteur. « Je travaille à plat à une vitesse de 3,5 km/h. A l’arrière j’ai un châssis avec 3 dents pour aérer en même temps les sols qui sont assez argileux. En 2020 j’ai réalisé 2 passages de lames avec, sur les vignes adultes uniquement, 1 passage avec des disques crénelés escamotables modèle Valmatic de la marque Boisselet », commente le vigneron. Quant à Christophe Bruneau du Domaine Bruneau également à Turquant, il a opté pour une combinaison avec des disques émotteurs à l’arrière pour travailler le cavaillon et l’interrang en même temps. « J’utilise les disques émotteurs que je règle afin de m’approcher au plus près des ceps. Je fais entre 4 et 5 passages en tout. Les réglages sont simples : plus on donne de l’angle au disque, plus on détruit d’herbe et plus on est près du cep. Je travaille en plein tant sur plantier que sur vignes adultes à une vitesse de 10 voire 12 km/h. Si l’herbe est prise à temps, il n’y a pas de bourrage même dans des sols argileux. », explique Christophe Bruneau. Le travail du sol est souvent associé à des fenêtres d’intervention courtes et la combinaison de matériel s’avère être une solution pour limiter le besoin en tracteur et donc en personnel.
Pour en savoir plus : fiche CAP sans glypho