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10.11.2020

Réduire les doses de cuivre, oui c’est possible !


Intrants viticoles

Protection du vignoble

Réduire les doses de cuivre, oui c’est possible !

Les résultats du projet BioCuVitiOnoe montrent  qu’il est possible de réduire de 40 à 77% l’utilisation de cuivre selon le millésime. Audrey Petit de l’IFV a expliqué lors de la conférence régionale viticulture biologique Occitanie, le 3 novembre dernier, l’arbre de décision et les outils disponibles ayant permis de telles réductions de dose.

Les travaux sur  BioCuVitiOnoe ont débuté en 2018 et ont porté sur 3 types de vins : rouge, blanc (AOP Gaillac) et rosé (AOP Costières de Nîmes). Le projet d’une durée de 3 ans avait pour objectif de limiter au maximum les apports en cuivre tout en préservant le rendement et la qualité de la vendange mais aussi de vinifier tout en respectant les profils de vin définis quelle que soit la qualité de la vendange. Deux modalités ont été comparées au programme défini par le viticulteur : l’une de 6 kg/ha/an (Cu+) et l’autre de 4 kg/ha/an (Cu-). Pour cette dernière, différents leviers ont été mis en place via l’outil DECITRAIT® pour limiter les apports en cuivre. Tout d’abord, la modélisation des risques pour traiter que quand une contamination était modélisée en prévision ; puis l’adaptation de la dose via OPTIDOSE® pour la réduire au maximum ; et enfin le recours à des alternatives au cuivre comme les biocontrôles pour compenser cette diminution. La dose a pu ainsi être réduite jusqu’à 20% de la dose proposée par DECITRAIT® quand le risque modélisé était faible ou moyen en l’associant au biocontrôle COS-OGA et à de l’huile essentielle d’orange douce lorsque le mildiou était observé. Au final un arbre de décision permet d’aboutir ou non au traitement à une dose de cuivre de 100% ou de 80% selon la pression modélisée.

En 2018, des réductions de 40 à 60 % des doses de cuivre

2018, année à forte pression mildiou, montre des résultats contrastés. Des échecs de protection ont été relevés dans le gaillacois alors que toutes les stratégies ont permis de protéger la vendange avec succès dans les Costières de Nîmes. Dans ces essais où il n’y a pas eu de différences significatives entre les modalités, la stratégie Cu+ s’est conclue avec un apport de 7,7 kg de Cu et les dernières notations sur grappe révèlent une fréquence d’attaque de 64,5% avec une intensité de 5,54%. La stratégie Cu- basée sur l’arbre de décision se résume à un apport total de 3 kg de cuivre (fréquence de 65,5 %  et intensité de 6,38 %) et celle du viticulteur à 5,6 kg de cuivre (fréquence de 58 %  et intensité de 5,98%).  Une réduction de 40 à 60 %  de la dose de cuivre a donc permis d’atteindre de bons résultats de protection dans un contexte de forte pression mildiou. En 2020 cette réduction s’élève à 77% sur les essais du gaillacois. Notons que, dans tous les cas, la stratégie Cu- réduit aussi le nombre de passage. 2019 n’ayant pas permis de conduire l’expérimentation correctement faute de pression mildiou, une année supplémentaire devrait apporter plus de robustesse à ces résultats.  

 

Fiche technique sur le cuivre

 

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