21.07.2017
Millésime
Des vignes très saines. Une véraison prévue pour la dernière semaine de juillet. Les conditions semblent optimales dans les vignes du Val-de-Loire. Mais les conséquences du gel d’avril sont là, avec des compensations qui, lorsqu’elles ont eu lieu, gardent 2 à 3 semaines de retard, ce qui sera problématique à la récolte.
Les vignes sont au stade fermeture de grappe sur l’ensemble des cépages du Val-de-Loire. L’avance est de deux semaines en comparaison d’une année normale, soit un écart légèrement réduit après les trois semaines d’avance du début de campagne. « Nous sommes au stade fermeture de la grappe depuis 15 jours et nous attendons avec impatience la véraison, qui devrait arriver d’ici le milieu de semaine prochaine pour le Melon de Bourgogne », indique Nadège Brochard, conseillère viticole à la CA44, le 20 juillet. Idem pour l’Anjou-Saumur : « Nous avons un mois d’écart avec 2016. Cette année semble davantage se rapprocher de 2011, avec un début véraison qui avait eu lieu le 26 juillet », indique Guillaume Gastaldi, conseiller à l’ATV49. Les chenins et cabernets francs sont également au stade fermeture sur l’Ouest de la Touraine et proches de la véraison, indique Anastasia Rocque, conseillère viticole à la CA37. Quelques baies vérées ont été observées sur les parcelles précoces du Loir-et-Cher, indique Romain Baillon, conseiller viticole à la Chambre d'Agriculture départementale. « Nous prévoyons la véraison pour cette fin de semaine ou le début de semaine prochaine pour les gamays et pinots noirs. »
Sur les parcelles gelées, les stades se situent entre petit-pois et tout début fermeture. Les dernières précipitations ont profité à la pousse, permettant aux grappes ressorties de combler légèrement leur retard. « L’écart entre les zones gelées et non gelées se réduit, autour d’une à deux semaines sur le Loir-et-Cher », observe Romain Baillon. En Anjou-Saumur, Guillaume Gastaldi chiffre cet écart à trois semaines. Ecart qui ne se comblera pas selon lui, posant un gros problème à la vendange : « Les vignerons qui auront de grosses hétérogénéités de maturité à la récolte ne savent pas encore comment s’y prendre. C’est un vrai casse-tête ! ». Pour la Touraine Ouest, s’il y a eu des petites compensations sur cabernet franc après le gel, ce n’est pas le cas du chenin. Pour le Melon de Bourgogne dans le Muscadet, les ressorties sont également très rares, contrairement au chardonnay qui a compensé légèrement.
Du côté des maladies, l’état sanitaire du vignoble ligérien est très bon, observe Nadège Brochard. Les périodes de chaud et de soleil s’imposant entre les épisodes pluvieux, le mildiou n’est présent que rarement sur feuille et jamais sur grappe. Très peu de symptômes également pour l’oïdium, le botrytis ou le black-rot.
Très peu d’insectes aussi depuis ce début de campagne, souligne Michel Badier de la CA41. « Nous avons eu peu de piégeage pour la première génération d’eudémis et cochylis, surement du fait des conditions climatiques. Même tendance pour la 2e génération, même s’il faut rester prudent car les pièges ne ciblent que les mâles ! » Les coups de chaud semblent avoir perturbé le cycle de reproduction des papillons, les œufs étant séchés par les fortes températures. Mais la prudence reste de mise. Une troisième génération de tordeuses est attendue du fait de l’avance du cycle de la vigne, indique Anastasia Rocque pour l’Indre-et-Loire.
Au final, si les conditions semblent très favorables au développement de la vigne, avec quelques petits stress hydriques à surveiller dans les zones épargnées par la pluie (Nantais, autour de Chalonnes-sur-Loire notamment), les conséquences du gel impacteront les quantités selon les zones. Pour les parcelles non gelées, la récolte devrait se situer dans la moyenne, s’accordent-on à dire, même si rien n’est encore joué.