25.06.2024
Millésime
De Nantes à Blois, nos différents cépages sont, à mi-juin, en cours de floraison, et les parcelles les plus précoces ont entamé la nouaison. Malgré un débourrement relativement précoce, le début de la floraison intervient assez tardivement. En termes de précocité, le millésime 2024 s’annonce donc proche des millésimes 2016, 2019 et 2021 selon l’ATV49 (bulletins techniques en accès pro sur outil "surveillance et protection du vignoble")
Après un hiver et un printemps très pluvieux, le taux de remplissage en eau des sols à mi-juin oscille désormais entre >50 % et 100% en fonction des vignobles et des sols, c’est-à-dire à un niveau élevé en cette fin de printemps. Il s’agit du début de millésime le moins sec depuis 2018 (date de début des suivis du bilan hydrique sur E-terroir). Les conditions météo ont été favorables à la synthèse et à l’approvisionnement en azote assimilable de la vigne. La météorologie hivernale et printanière offre, à date, à la vigne toutes les conditions hydriques favorables à son cycle végétatif : il n’y pas de contrainte hydrique, facteur clé de succès pour le potentiel de récolte à venir (plus d’info dans le dernier bulletin hydrique).
Mais cette météo très humide et fraîche est également très favorable au filage, au mildiou et à la coulure qui pourront impacter plus ou moins fortement les rendements localement, et dont les impacts pourront être estimés prochainement à partir de la nouaison. En effet, évaluer précocement le rendement d’une parcelle peut permettre, en fonction du stade où l’estimation est réalisée (à partir de nouaison et jusqu’à la veille des vendanges) :
Pour vous aider dans l’estimation fine des futurs rendements, des outils peuvent vous aider dans cette estimation précoce :
La photothèque des poids de grappe qui présente des exemples de ‘grappes type’ à différents stades (nouaison puis fermeture puis vendanges), selon différents poids de référence. En fonction de vos observations dans les vignes dès la nouaison, cet outil vous aide dans l’estimation du poids de grappe final à la vendange.
A l’échelle collective également, évaluer le volume de la future récolte dès le 1er juillet est un enjeu crucial pour la Loire. La diversité de nos orientations possibles dans les différentes AOP/IGP est un atout majeur de notre bassin, mais elle doit être anticipée pour adapter au plus juste les volumes de la future récolte AOP par AOP aux besoins commerciaux et de stock de chacune d’elles. Pour cela, à l’échelle collective, les élus de la filière des vins de Loire s’appuient sur l’observatoire des rendements qui recense les estimations d’une centaine de techniciens et chefs d’exploitation ligériens. L'an dernier, l'estimation des rendements 2023, faite au 1er juillet, était proche à 10% près de rendements finaux en déclaration de récolte. Cette estimation via l'observatoire rendement est donc aujourd'hui un outil important pour toute notre filière.
Dans un contexte où le marché global du vin reste perturbé par la conjoncture économique en France et à l’Export, l’estimation des volumes de la récolte 2024 en Loire et la construction de son adéquation avec les besoins commerciaux des différentes AOP est indispensable. Nous encourageons les techniciens et chefs d’exploitation qui ont été sollicités à participer à cet observatoire rendement, de manière à compiler une information la plus large et la plus représentative possible. Les retours sont attendus pour le 30 juin, pour une diffusion de cette première estimation le 4 juillet.
Pour affiner toujours plus l’estimation très précoce de la récolte, une expérimentation est en cours entre l’entreprise Chouette et l’IFV Val de Loire pour construire un modèle de prévision de récolte très précoce, sur la base de photos embarquées sur les outils interrang. Le projet est en cours et sera suivi sur plusieurs millésimes.
Informations sur l’observatoire des rendements : Marie GASNIER, InterLoire (m.gasnier@vinsdeloire.fr)