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25.11.2021

Taille et préparation du sol à la plantation, des pratiques contre le dépérissement


Itinéraires viticoles

Taille et préparation du sol à la plantation, des pratiques contre le dépérissement

Après une matinée en salle le 9 novembre dernier sur les avancées des travaux de recherche face au dépérissement de la vigne, le PNDV Tour en Val-de-Loire a donné rendez-vous aux vignerons au Clos Cristal à Varrains. Plus de 80 participants étaient présents. Parmi les ateliers : la taille Chablis et les conseils de plantations.

Pour limiter l’impact de l’Esca, la taille Chablis ou taille champenoise apparait comme une solution. « En Champagne, les vignerons ne sont qu’à 1 % de symptômes de dépérissement sur chardonnay, contre 5 % en Bourgogne sur le même cépage, en lien avec la technique de taille. L’avantage de cette taille est de ne jamais avoir de bois très vieux », a mis en avant lors du PNDV Tour en Val-de-Loire Vincent Gatineau, le nouveau chef de culture du Clos Cristal, arrivé en août 2020. Sur le domaine géré par la Cave Robert et Marcel, deux rangs sont menés en taille Chablis depuis 2019, soient 200 ceps. Chaque année, une nouvelle charpente est créée à partir d’un bois d’un an issu du courson situé sur une « boule » formée au-dessus du porte-greffe et la charpente la plus âgée est supprimée.

Objectif de la taille Chablis : régénérer le bois

Les avantages avancés pour cette taille : régénérer du bois, en concentrant le vieux bois au niveau de la base du cep, et faciliter ainsi le curetage en cas de besoin sur une zone peu étendue. Inconvénient, et non des moindres dans une période de main d’œuvre rare : un temps accru pour la taille et le liage de baguette, mais aussi d’ébourgeonnage. « Pour avoir une charge à 12 yeux, nous allons laisser 3 yeux pour chacune de nos 4 charpentes », poursuit Vincent Gatineau, qui estime à 150 h/ha le travail associé à ce type de taille.  La taille expérimentale au Clos Cristal est encore en phase de formation, avec trois baguettes cette année et une 4e pour l’année prochaine. Pour éviter des zones de feuillage trop dense, propices aux maladies, les baguettes doivent être pliées progressivement dans le même axe, et le même sens. Au-delà du temps de taille bien plus important que leurs pratiques actuelles, les vignerons présents étaient sceptiques quant à l’entretien mécanique du sol. « Avec des disques Kress et émotteurs, nous arrivons à gérer les adventices », a poursuivi le chef de culture. Une adaptation de cette taille décollée du sol peut aussi faciliter l’entretien mécanique. Reste à connaître lors des années à venir la productivité des ceps et leur sensibilité à l’Esca dans nos conditions de production (cépage, climat,…)

Planter dans un sol ressuyé, c’est la base !

Sur la qualité des greffes, le pépiniériste Grégory Gibault a rappelé l’importance du test du pouce pour valider la solidité du point de greffe. Mais au-delà de cette étape, c’est bien la qualité de la préparation du sol qui conditionne la bonne implantation des plants. « 80 % de la réussite de la plantation se fait par une bonne préparation du sol», a mis en avant Grégory Gibault. Si de plus en plus de vignerons ont recours à de la plantation mécanisée pour leurs nouvelles vignes, le pépiniériste liste des contraintes associées : « Si le soc ne va pas très profond, à cause d’un sol trop dur, il faudra couper les racines plus court, pour éviter qu’elles ne s’agglomèrent en queue de cheval. L’idéal est d’avoir en 5 et 10 cm de racines. Si vous êtes à 20 cm, il est beaucoup plus compliqué d’avoir une mise en place homogène des racines. ». Des essais sur les longueurs de racines menés par la Chambre d’agriculture 37, allant de 2 à 16 cm en cabernet Franc (porte-greffe 420A et 101-14) et chenin n’ont pas conduit à des différences significatives sur la SECV (Surface Externe de Couvert Végétal). « Les opérations préparant la plantation sont primordiales à l’implantation du système racinaire, à la longévité et la productivité », réinsiste pour sa part Adeline Boulfray-Mallet, de la CA37, évoquant l’importance du repos du sol avant plantation ou l’ameublissement biologique. Enfin, selon les natures de sol, le pépiniériste donne d’autres conseils : « En sol léger, la plantation mécanique est adaptée, à condition d’avoir un sol bien préparé. En sol plus lourd, la plantation à la main pourra s’avérer plus efficace. Ce n’est pas une science exacte, et l’objectif est de s’adapter. A condition de toujours planter dans un sol ressuyé, pour ne pas avoir d’asphyxie racinaire »

Pour en savoir plus : Carnet de bord de la journée PNDV tour Val de Loire (fiches techniques & résumés)

Ce qui oriente le développement des maladies du bois

L’IFV de Colmar a étudié l’impact de certaines pratiques culturales au travers de l’observatoire alsacien des maladies du bois. Parmi elle :

  • Le cépage est la variable qui influe le plus sur le développement de ces maladies.
  • Les sols les plus lourds semblent les moins sensibles aux maladies du bois.
  • La date de récolte a une influence sur le taux de mortalité. Ceci est sans doute à mettre en lien avec l’impact positif d’une mise en réserve plus tôt sur le non-développement des maladies du bois.
  • Le rendement apparait comme un autre facteur explicatif puisque s’il est élevé une année alors le taux de maladies du bois augmente fortement l’année suivante.
  • La taille est quant à elle le facteur le plus impactant sur la vigne ; la taille respectueuse du flux de sève et la taille tardive limitent le développement des maladies du bois.
  • L’ébourgeonnage, en évitant les plaies de taille, ralentit aussi leur développement.


 

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