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26.05.2015

Quelles perspectives pour réduire les doses de cuivre ?


Itinéraires viticoles

Intrants viticoles

Quelles perspectives pour réduire les doses de cuivre ?

Le cuivre est à ce jour le seul produit efficace homologué dans la lutte biologique contre le mildiou à la dose de 6 kg/ha/an lissés sur une moyenne de cinq ans. Certains pays européens ont des restrictions plus importantes et l'AFSSA recommande la dose de 4 kg /ha /an. De nombreuses études sont réalisées afin de trouver des méthodes alternatives qui viendraient renforcer l’action du cuivre et ainsi d’en diminuer les doses. 

Les chambres d’agriculture des Pays de Loire ont mis en place des essais sur le Pays Nantais et l’Anjou-Saumur afin de connaître notamment l’efficacité des préparations des extraits végétaux sur la réduction des doses de cuivre. Trois millésimes sont ainsi suivis, 2014 étant le premier. Les modalités de ce programme se basent sur un témoin non traité, une modalité avec une dose de 0,75l/ha d’Héliocuivre (soit 300 g de cuivre métal par hectare) par passage, et une modalité avec une dose réduite de moitié ou non associée à des extraits végétaux et basé sur les doses de plantes utilisées en biodynamie. Les résultats obtenus en 2014 montrent une tendance à une efficacité comparable pour les modalités cuivre et cuivre + plantes. Il apparaît également que les modalités avec des doses de cuivre diminuées associées aux plantes n’ont pas d’importantes différences avec les modalités pleines doses. Ces résultats sont néanmoins à nuancer d'un site à l'autre. « Il s’agit de premiers résultats à approfondir au cours des deux prochains millésimes, précise Anne Duval-Chaboussou, chargée de mission viticulture biologique à la chambre d’agriculture de Pays de Loire. « Dans un souci d’autonomie, les essais menés sont réalisés avec des plantes qui peuvent être trouvées ou cultivées localement. » 

Rhubarbe, bourdaine, fructose,….. les essais en cours

De son côté, l’IFV Sud-Ouest a testé en 2013 les racines de rhubarbe, d’écorce de bourdaine, et de l’huile essentielle d’orange douce (spécialité Limocide). Associés à la bouillie bordelaise, ils ont permis d’améliorer légèrement l’efficacité du cuivre sur feuille mais les résultats sur grappe n’ont pas été confirmés. Le Grab d’Avignon a quant à lui montré en 2008 qu’une dose de cuivre de 600 g de cuivre présente la même efficacité qu’une dose réduite de moitié associée à des terpènes d’agrumes (Prev-B2) ou de l’huile essentielle de Tea tree (Timorex). D’autres essais présentent des résultats intéressants selon les années avec du fructose, de la bourdaine ou de l’absinthe associés à une faible dose de cuivre (150 g /ha par application en moyenne). Dernièrement, les essais menés par le CRITT innophyt, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et le lycée viticole d’Amboise ont montré une efficacité significative de l’association de fructose à des doses de cuivre réduites (100 g de Cu métal / ha) et une efficacité comparable à la référence (200 g de Cu métal / ha). Il est néanmoins précisé que la parcelle est peu sensible au mildiou. Si l’étude montre une efficacité de l’association de microdoses de fructose au cuivre, elle souligne néanmoins l’importance des mesures prophylactiques qui permettent de diminuer la sensibilité de la parcelle.

Des techniques culturales appropriées

Le dossier technique réalisé en 2013 par l’IFV et l’ITAB afin de maintenir une dose efficace de cuivre montre l’impossibilité actuelle de diminuer cette dose à 4 kg/ha/an . « La réussite d’un programme de protection basé sur une réduction des doses de cuivre n’est possible que si tout est mis en place au vignoble afin de limiter des conditions favorables au développement des maladies, précise Nathalie Dallemagne, conseillère technique viti-oeno à la CAB, coordination agrobiologique des Pays de Loire. Il faut rester prudent et ne pas réduire les doses brutalement sans un travail en amont. » La fertilisation doit en effet être adaptée puisqu’un excès de vigueur favorise une pousse végétative importante et créé une ambiance confinée favorables aux champignons. La taille et l’ébourgeonnage doivent permettre une bonne répartition des grappes et éviter leur entassement. La pulvérisation doit également être performante afin d’assurer une pulvérisation fine et régulière sur l’ensemble du feuillage. Enfin, les outils d’aide à la réduction de dose en ligne tel que Optidose peuvent également aider à réduire les doses ou le nombre d’intervention en fonction de la pression maladie.

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