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27.04.2021

Après le gel, la vigne demande de la patience


Itinéraires viticoles

Après le gel, la vigne demande de la patience

Alors que nombre de vignerons s’interrogent sur les gestes, les pratiques à avoir suite au gel pour conduire les vignes affectées, les techniciens des chambres d’agriculture répondent à ces interrogations via les bulletins techniques ou des webinaires. Synthèse de leurs recommandations.

Le premier point souligné par les techniciens est qu’aucun apport foliaire ne permet d’aider la vigne à redémarrer suite à un gel. Elle va enclencher seule des processus de cicatrisation et la reprise de végétation.  « En attendant que la végétation reprenne, il ne faut pas enlever les rameaux gelées afin de préserver les bourgeons secondaires qui peuvent être encore indemnes. Les pousses gelées tomberont d’elles-mêmes », indique la chambre d’agriculture d’Indre et Loire dans son dernier bulletin. Et l’ATV 49 précise que « le phénomène de cicatrisation de la vigne aboutit à l’isolement des tissus vivants de ceux détruits par le gel. Les enlever demanderait une dépense énergétique supplémentaire pour recicatriser sans compter le risque d’endommager les contre-bourgeons. ». De même, il n’est pas nécessaire de retailler les bois juste après le gel dans la mesure où ceux-ci n’ont pas été endommagés et les couper risque de provoquer un redémarrage en tête de souche des rameaux qui formeront une « tête d’osier ». Michel Badier, conseiller de la chambre d’agriculture 41 souligne à l’occasion du webinaire organisé par cette structure le 23 avril dernier, que les conséquences seraient une perte de temps à l’ébourgeonnage ou à la taille. L’ébourgeonnage d’une vigne gelée s’avère en revanche essentiel pour optimiser la taille l’hiver suivant. En effet, La taille de vignes gelées et non ébourgeonnée nécessite 30 à 40 % de temps supplémentaire !

Pas d’impasse sur la protection phytosanitaire des vignes gelées

Concernant la fertilisation, il faut prendre en compte que la vigne n’absorbe l’azote qu’à partir du stade 5-6 feuilles et que cette absorption sera fonction de la minéralisation du sol. En absence de pluie, le travail du sol peut accélérer cette minéralisation. A noter également que l’apport d’azote avant nouaison risque de favoriser la coulure et le mildiou. « L’impasse sur la fertilisation ne doit pas être systématique mais réfléchie selon l’état de la vigueur et le pourcentage de bourgeons gelés. C’est au cas par cas et attention aux impasses ! », souligne Michel Badier. Quant à la gestion de la protection phytosanitaire, il est recommandé d’utiliser l’OAD Optidose de l’IFV pour adapter ses traitements à la pression parasitaire et à la végétation. « Surtout ne faites pas d’impasse, souvenez-vous du gel de 91, la protection avait été fortement réduite, résultat nous avons connu une explosion de mildiou en fin de campagne ! », rappelle le conseiller. Pour l’IFV, il est conseillé pour les vignes touchées à plus de 60% d’attendre le stade 7-8 feuilles étalées, pour débuter la protection de la vigne et ainsi préserver les bois.

Pour en savoir plus : bulletin Alternatives viticoles de la Chambre d’agriculture 37  /  Webinaire de la Chambre d'agriculture 41

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