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19.06.2024

Qui est Popilla Japonica et pourquoi faut-il le surveiller ?


Protection du vignoble

Maladies de la vigne

Qui est Popilla Japonica et pourquoi faut-il le surveiller ?

Le scarabée japonica ou Popilla Japonica est, comme son nom l’indique, originaire du Japon. Cet insecte ravageur polyphage a été détecté pour la première fois en Europe (Italie) en 2014 puis en Suisse (frontière italienne) en 2017. En 2022, sa présence s’étendait sur environ 2 millions d’hectares. Cet organisme est classé comme organisme de quarantaine hautement prioritaire dont la stratégie de surveillance pour limiter sa propagation se base sur les risques : risque d’entrée, d’établissement et d’impact.

P. Japonica se caractérise par sa capacité à s’attaquer à plus de 400 espèces de végétaux dont une centaine sont considérées comme des plantes hôtes. En France, les plantes largement cultivées, qui sont aussi hôtes d’intérêt pour P.japonica sont le maïs, la vigne, les cultures fruitières, les plantes à fleurs et espèces ligneuses ornementales (comme le rosier). Autres caractéristiques : son comportement grégaire et sa grande mobilité (vol actif jusqu’à 7 km par jour). Sa dispersion est passive via les transports humains, les marchandises et les personnes. La France est donc directement menacée du fait de la proximité géographique de la présence de l’insecte (régions du Piémont et de Lombardie en Italie, Tessin en Suisse), de la rapidité de propagation de l’insecte, des difficultés rencontrées par les pays infestés pour contenir sa propagation.

 

Comment reconnaitre P. Japonica ?

 

Consulter la fiche de reconnaissance SORE

Quels sont les dégâts causés par P. Japonica ?

Les adultes se nourrissent préférentiellement de feuilles mais aussi de fruits et de fleurs. Les symptômes causés sont facilement observables et consistent en des défoliations : les feuilles alors un aspect en dentelle. Les larves consommant les racines, les symptômes causés par les larves sont associés à du stress hydrique : l’éclaircissage, le jaunissement et le flétrissement des plantes. 

Italie – Piémont Juillet 2021  @INRAE - Leyli BORNER

 

Une menace estimée à 80 millions d’€/an pour la vigne en France

Si environ 63 % du continent européen présente un environnement peu favorable à l’établissement du scarabée japonais, il y existe cependant des zones de qualité environnementale favorable : par exemple en France, le Sud-Ouest, les Pyrénées et les contreforts des Alpes. 

 

 

Globalement, les projections établies dans les travaux réalisés à l’INRAE par Borner, Martinetti, Poggi en 2023 mettent en évidence la présence de territoires favorables à P. japonica, dont la plupart ne sont actuellement pas infestés (seul 1 % infesté). Comme aucun ennemi naturel n’a été identifié en Europe, nous avons là une véritable menace émergente exigeant la construction d’une stratégie de surveillance au niveau européen. Sa mise en œuvre est d’autant plus essentielle que l’impact environnemental, social et économique de son invasion est potentiellement élevé : des travaux menés par Straubinger en 2022 ont permis d’estimer le coût des dégâts de P. Japonica pour la vigne en France à près de 80 millions d’euros par an !

 Quels sont les moyens de prévention et d’éradication ?

Le meilleur moyen de lutte, à ce jour, reste une sensibilisation afin de permettre une détection précoce et éviter une invasion biologique car si le ravageur est déjà établi, son éradication devient difficile.  En Californie et en Oregon aux Etats-Unis, l’éradication de ce ravageur a pu être efficace après des détections précoces. En France, la surveillance est déjà en place avec des pièges contenants des phéromones et des kairomones ainsi que des pièges dits intelligents autour des points d’entrée (frontières avec l’Italie et la Suisse). La lutte chimique reposerait principalement sur une seule famille de produits (pyréthrinoïdes). Plusieurs prédateurs et parasitoïdes généralistes tels que les fourmis, les staphylins et les carabes peuvent contribuer à réduire les populations de P. japonica en s’alimentant sur les œufs et les larves, en plus des oiseaux. Les larves sont également sensibles à plusieurs agents pathogènes fongiques ou bactériens. Une mesure importante pour lutter contre ce fléau dans les cultures consiste à labourer le sol en automne. Ceci diminue massivement les chances de survie des larves, qui vivent dans le sol.

Que faire si vous rencontrez un scarabée ?

Les adultes peuvent être facilement détectés à l’œil nu et capturés à la main. Si l’on reconnaît cet insecte ou si l’on a un doute sur son identification, il faut le capturer et s’adresser rapidement à votre direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), en envoyant une photo, en précisant le lieu de l’observation et la plante concernée.

Vos contacts :

Pour en savoir plus : Les matinées PNDV en Loire -31 mai 2024

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