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23.07.2015

Vignoble : un état sanitaire proche de la perfection !


Millésime

Vignoble : un état sanitaire proche de la perfection !

Un état sanitaire quasi parfait dans les vignes du Val de Loire et un beau potentiel. Les vignes du Nantais jusqu’à la Touraine se portent pour le mieux, même si un peu d’eau dans les quinze jours à venir serait bénéfique. Mais si les vendanges s’annoncent bonnes pour le millésime 2015, rien n’est encore joué !

L’état sanitaire d’une grande partie du vignoble de Touraine est parfait, d’après Michel Badier, conseiller viticulture à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. La pression maladie est extrêmement faible depuis le début de la campagne de Tours à Reuilly, sur une bande de 100 km de large. En mildiou, black-rot, oïdium et botrytis, rien à signaler. La petite pluie du weekend du 18-19 juillet ne devrait pas entraîner de contaminations supplémentaires. Seule préoccupation selon le conseiller : le risque black-rot à suivre, notamment dans les parcelles à problèmes en 2014 et celles touchées début mai. Peu ou pas de symptômes d’Esca et de BDA, même si le contraire aurait pu être pensé avec le stress hydrique actuel. Affaire à suivre dans les semaines à venir. La véraison devrait avoir lieu en cette fin juillet (fin de semaine du 20 juillet), d’après les modèles de sommes de températures et les observations. La récolte devrait être assez précoce, estimée autour du 10 septembre. Seul bémol : le stress hydrique qui pourrait, s’il persiste, entraîner des blocages de maturité. Une pluie de 10-15 mm dans les 15 jours à venir serait donc la bienvenue, souligne Michel Badier. Pour le volume de vendanges, s’il est encore tôt pour réaliser une prédiction, la récolte ne devrait pas être surabondante, mais plutôt moyenne à peu volumineuse, dans la lignée de 2013, lié notamment à des problèmes de coulure notamment sur sauvignon.

Pression parasitaire, du jamais vu depuis 25 ans !

Sur l’Ouest de la Touraine, l’état sanitaire est également très satisfaisant, juge Pascal Mallier, conseiller à la Chambre d’Agriculture du 37. Les témoins non traités n’ont quasiment aucun symptôme de maladies ni de ravageurs, du jamais vu depuis 25 ans selon le conseiller. Autre atout : le temps sec et chaud reste pour l’heure défavorable au développement de Drosophila Suzukii, qui préfère un climat chaud et humide. L’an dernier, la petite mouche avait causé quelques problèmes sur le vignoble. Une précocité de 10 jours s’observe en Cabernet comme en Chenin. Quelques inquiétudes à noter cependant : le stress hydrique commence à se faire ressentir sur les jeunes plantations de moins de 6 ans, avec des conséquences sur l’année en cours mais aussi celles à venir, en cas de problèmes d’implantation. Une poursuite de la sécheresse pourrait également conduire à des niveaux d’anthocyanes plus faibles en rouges en comparaison d’une année normale. Le vignoble semble bien parti pour produire de la qualité. Au niveau quantité, la récolte devrait péniblement atteindre les 50 hl/ha en Cabernet, et se situer entre 50 et 55 hl/ha en Chenin, correspondant à une vendange moyenne, programmée autour de la mi-septembre.

Des jeunes vignes qui souffrent de la sécheresse

En Anjou-Saumur, tout va pour le mieux, souligne Perrine Dubois de l’ATV49. Sur les témoins non traités, aucun symptôme de mildiou n’a été identifié sur grappe. L’oïdium semble se cantonner uniquement aux parcelles sensibles. La pression tordeuses est aussi faible, sur les 1eres et 2e générations. Pas de dégâts sur feuillage du côté des cicadelles vertes. Pas encore de symptôme liés au stress hydrique, même si une pluie serait appréciée dans les jours à venir. Les complants ont un peu plus de mal, et nécessitent un arrosage. Si tout va bien dans les sols de craies du saumurois, davantage de coulures ont été observées dans les sols plus superficiels d’Anjou, notamment en cabernet, mais au final plutôt bien compensées. La véraison devrait avoir lieu début août. La récolte s’annonce plutôt bonne, notamment avec les chenins magnifiques cette année en comparaison de 2014. La vendange s’annonce donc quantitative et qualitative, même s’il faut rester prudent, car ce sont bien les trois dernières semaines avant vendanges qui seront déterminantes, conclut Perrine Dubois.

Premiers coups de sécateur vers le 8 septembre 

Dans le Nantais, le potentiel de récolte est à priori satisfaisant malgré de nombreux manquants liés aux maladies du bois supérieures à l’an passé, et correspond aux désirs des vignerons, explique Nadège Brochard-Mémain, de la chambre d’agriculture de Loire Atlantique. Les baies ont bien grossi et la pellicule des blancs commence à se marbrer, avec une véraison prévue d’ici 10-15 jours pour les cépages et parcelles précoces. Quelques symptômes de stress hydrique sur jeunes vignes sont  observés sur les terroirs les plus rudes. Le mildiou semble légèrement plus présent sur feuilles et grappes dans le Nantais que sur l’Anjou, mais le ralentissement de la pousse de la vigne limite l’appétence du feuillage pour le champignon. Pression oïdium plus forte sur la Loire-Atlantique qu’en 2014 pour les cépages sensibles. Pas de nouvelles expressions Black-rot sur grappes cette semaine (20 juillet), et les premiers symptômes visibles d’Esca-BDA sont apparu ces derniers temps. Si les potentiels de récolte sont bons, notamment sur les IGP chardonnay et gamay, la récolte n’est pas rentrée, donc gare aux problèmes de sècheresse ou d’orages violents, prévient Nadège Brochard-Mémain. Au final, les vendanges pourraient être légèrement précoces, autour du 8 septembre pour le muscadet.

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