28.11.2022
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Une station météo dématérialisée (ou station météo virtuelle géospatialisée) est l’équivalent « numérique » de la station physique que vous avez au fond de votre jardin. Sauf que celle-ci, vous n’avez pas besoin de la nettoyer tous les quatre matins parce que des aiguilles de pin ont bouché votre pluviomètre. Plus sérieusement, il s’agit d’un point virtuel, placé sur une carte, qui restitue une information à haute définition spatio-temporelle. Autrement dit, cette station va pouvoir vous fournir des données météorologiques exhaustives multi-sources (satellites, radars, stations au sol, modèles météo, objets connectés) et extrapolées grâce à des algorithmes. Ces multiples sources combinées permettent d'apporter une information sur tous les paramètres météorologiques nécessaires à une bonne compréhension et anticipation des phénomènes climatiques (pluie, vent, gel, canicules, etc.).
À destination d’un public très large allant de l’exploitant au climatologue, une station dématérialisée donne accès à des données selon différents pas de temps (historique sur un passé récent, temps réel et prévisions). Les domaines d’utilisation sont divers et variés ; le milieu agricole est bien évidemment concerné (INRAE, IFV, Chambres d’Agriculture, Arvalis, etc.), mais l’industrie également (TOTAL, Michelin, etc.).
Alors vous allez nous dire « oui, mais ma station météo, elle, elle me donne une information fiable sur un point précis de mon exploitation… », et vous aurez raison. En effet, une station physique bien entretenue (cela peut aller jusqu’à un nettoyage bimensuel pour la grille d’un pluviomètre) et étalonnée correctement (par comparaison de mesures) va restituer des données très fiables sur un point donné. L’inconvénient, c’est que pour avoir une idée globale de ce qu’il se passe d’un point de vue climatique sur l’intégralité d’une exploitation, il faut multiplier les installations, et cela peut vite devenir très onéreux (sans tenir compte de la durée de vie limitée de ces mêmes stations). L’avantage du dématérialisé, c’est qu’il est possible de se constituer un réseau de stations virtuelles afin d’élargir et d’optimiser sa compréhension des phénomènes climatique pour zone plus large. Et la robustesse des données issues de ce réseau n’en sera pas moins fiable, même si de petits écarts peuvent être relevés de manière ponctuelle avec des données issues de stations physiques (surtout pour les valeurs extrêmes). Notez que les données sont régulièrement comparées aux résultats de stations physiques de références (stations professionnelles de type Météo France), ce qui permet un contrôle de la qualité de ces données. Pour la pluviométrie, les stations météo dématérialisées fournissent, via les données radars, une excellente qualité de données sur cet indicateur.
Qu’elles soient issues de stations physiques ou virtuelles, les données météo permettent aux viticulteurs de planifier leurs travaux, comme par exemple le pilotage de la protection phytosanitaire. Au-delà, ces données peuvent également être exportées et ainsi alimenter différents modèles de prévision (risques parasitaires, bilan hydrique, maturation, etc.). Cependant, elles ne remplaceront jamais certains capteurs physiques aux domaines d’application bien particuliers (Exemple : détecteur de température pour le déclenchement des tours antigel ou sonde d’humidité des sols pour l’irrigation).
Afin d’en apprendre davantage sur les stations météo dématérialisées, vous pouvez consulter sur l’outil BiblioTech (accès pro)un article de l’IFV rédigé par David LAFOND : D. LAFOND, 2022, Spatialisation fine des risques parasitaires en Val de Loire par données météorologiques “Radar”, Institut Français de la Vigne et du Vin.