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26.02.2021

Quelques astuces d’écoconception


Environnement

Matériels / Équipements

Quelques astuces d’écoconception

Économie circulaire, recyclage, matières biosourcées, optimisation du conditionnement, étiquettes respectueuses de l’environnement… Autant d’éléments travaillés de plus en plus par les fournisseurs, et attendus par les vignerons. Pour son premier webinaire, le 3 février dernier, le portail Vignovin avait ainsi choisi d’aborder les tendances écoconception dans le conditionnement pour les vins, de la bouteille à la caisse, en passant par le bouchon et l’étiquette.

Des bouteilles foncées et moins lourdes

Avec 0,74 kg de CO2 émis sur le cycle de vie d’une bouteille bordelaise verte de 75 cl avec un poids de 495 gr, c’est l’équivalent de 4 km parcourus par une voiture, chiffre François Tisserand, chef de projet marketing chez Verallia. « Pour limiter l’impact environnemental de vos bouteilles, le premier levier est la teinte. Plus elle sera foncée - cannelle ou verte -, plus il sera possible d’utiliser du calcin, ou verre recyclé. 10% de calcin en plus dans nos fours permet de réduire les émissions de CO2 de 5% et les consommations énergétiques de 2,5%. Le second levier, c’est le poids de la bouteille. Limiter les gravures, les piqures profondes, ou les bagues plates, réduit le poids des bouteilles. La forme est aussi importante : les bouteilles droites se rangent mieux que les coniques, avec une palettisation possible en 7 couches au lieu de 6. Ainsi, un camion transportant 26 palettes de 6 couches contient 36 000 bouteilles, contre 42 000 bouteilles en 7 couches. Enfin, dernier levier, évitez les perturbateurs du recyclage du verre, comme les puces RFID ou les étiquettes en plastiques indécollables, qui entrainent une éjection du verre lors du recyclage. » Concernant la consigne, Verallia y voit un intérêt uniquement sur des circuits courts, inférieurs à 300 km entre le lieu d’emballage, de distribution et d’achat. « Même si la demande de consigne est grandissante, elle reste très minoritaire sur le marché français », précise François Tisserand.

ACV sur les bouchons

Sur les bouchons, Vinventions met en avant la canne à sucre donnant du bioéthanol et ensuite des biopolymères pour ses bouchons Nomacorc (objectif à terme, employer des résidus de canne à sucre ou bagasse). L’entreprise propose aussi ses bouchons Blue Line, produits à base de plastiques recyclés pour 30% de la matière première. Ces bouchons peuvent eux-mêmes être recyclés par la suite, visant l’économie circulaire. « En comparaison de bouchons en liège, il faut éviter d’indiquer trop rapidement que le plus naturel a le meilleur impact carbone, précise Meredith Gysen, manager en développement durable chez Vinventions. Nous allons mener des ACV comparatives, avec le suivi des consommations d’eau par exemple. Sur la provenance, les bouchons conçus à partir de plastique recyclé valorisent aussi des matières premières plus locales. »

Imprimeurs de proximités

S’il apparait intéressant de réduire le grammage du papier pour une étiquette plus respectueuse de l’environnement, Hélène Papailias du groupe Autajon reconnait que la tendance marketing ne pas va dans ce sens : « Il y a de plus en plus de papier épais, de papiers matières, comme les papiers coton par exemple ». La glassine PET plus fine que la glassine papier résiste mieux aux torsions mécaniques, avec également davantage d’étiquettes sur une bobine équivalente (moins de manutention, optimisation du transport). Dès la création de l’étiquette, il est possible de réduire le taux d’encrage (moins d’aplats), privilégier l’impression numérique (plus rapide en termes de calage, consomme moins d’énergie), réduire la quantité et l’emplacement de la dorure, et enfin le format de l’étiquette. « Choisir un imprimeur de proximité réduit le temps de transport des étiquettes », souligne Hélène Papailias. Parmi les tendances fortes : l’emploi de papier fabriqué à base de fibres recyclées. L’étiquette adhésive, non recyclable, reste pour sa part encore très majoritaire (80% du marché), alors que les étiquettes papier améliorent le recyclage du verre. Enfin, la glassine se recycle désormais dans des filières spécifiques, notamment développées par les entreprises Avery et UPM Reflatac.

Optimisation des palettes

Pour diminuer l’impact carbone des cartons, Smurfit Kappa travaille sur la caisse, les calages et la logistique, en proposant des études pour optimiser l’empreinte écologique. « Par exemple, pour un besoin de 50 000 caisses de 6 bouteilles, avec calage et estampilles de 80 lbs*, la forme 1x6 chevalet est la plus lourde, devant la 2x3 chevalet et celle à rabats rentrants. L’option la moins émettrice de CO2 et la plus légère est le casier collé, car elle conduit à 115 caisses par palettes, contre 90 à 96 pour les trois autres options. S’il est possible de travailler en bouteilles debout, il faudra donc privilégier la caisse casier collé, sinon pour des bouteilles couchées, les options rabats rentrants ou 2x3 chevalet sont à étudier », conseille Marjorie Carminati, responsable du bureau d’étude de Smurfit Kappa, précisant qu’un carton éco-conçu n’est pas toujours moins cher. « Tout dépendra de l’étude. Mais si l’on gagne en surface et poids, avec une amélioration de la palettisation, on peut avoir un gain économique, au-delà du gain environnemental. »

 

*80 lbs = 36,28 kg

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