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29.04.2021

Premiers traitements : gérer l’oïdium, pas d’alerte en mildiou


Protection du vignoble

Premiers traitements : gérer l’oïdium, pas d’alerte en mildiou

À quel moment sortir le pulvé pour les premiers traitements ? Quelle problématique ciblée ? Et quels impacts du gel sur la protection des vignes ?

Pour aider les vignerons à positionner leurs premiers traitements, LVVD s’appuie sur l’outil d’aide à la décision TopMildiou. « Avec la modélisation des données d’un réseau de parcelles, nous pouvons remonter les premiers symptômes de mildiou et alerter ainsi les vignerons », explique Jérôme Fillon, technicien en charge de la zone Chinon, Bourgueil, Saint-Nicolas de Bourgueil et Poitou chez LVVD, qui suit régulièrement une trentaine de parcelles dans ce sens. Avec les gels printaniers de plus en plus problématiques, comme celui de 2021, Jérôme Fillon note une gestion de la taille différente ces dernières années, avec des interventions tardives pour les parcelles à risques ce qui n’est pas sans conséquence sur la sortie du pulvérisateur. « Le premier traitement est alors décalé entre parcelles d’un domaine, même pour un même cépage ! » Autre conséquence de la lutte antigel sur les traitements : l’apport d’eau par les systèmes d’aspersion joue sur la pression mildiou : « Sur ces parcelles ayant reçu plusieurs dizaines de millimètres, nous observons souvent davantage de problématiques mildiou en début de saison. ».

Démarrage début mai avec une vigilance sur l’oïdium

La CAPL a mis en place un réseau d’observations de parcelles par ses techniciens, pour remonter les stades et les pressions maladies, en lien avec une application et des flash info envoyés aux vignerons. « D’après ce que nous observons, les premiers traitements pourraient débuter la semaine du 3 mai pour les vignes les plus précoces, à 5-7 feuilles, indique Vincent Gauthier, technicien vigne à la coopérative de Thouarcé. Mais le gel a rabattu les cartes par endroit, et pour les parcelles les plus touchées ce sera plus tard. Mais tout dépendra des conditions météo à venir évidemment ! ». Particularité de l’année 2021 : une pression oïdium très élevée d’après le technicien CAPL. « Nous alertons les vignerons depuis 6 mois ! L’année 2020 s’est terminée avec beaucoup d’oïdium, sur les chardonnays et chenins mais aussi les carbenets pourtant moins sensibles. Il y en a encore beaucoup sur les bois. Pour l’instant, la météo nous protège du risque mildiou, mais il ne faut pas se laisser dépasser avec des attaques d’oïdium. Si le temps ne tourne pas à l’eau, il se pourrait que les premiers traitements soient destinés à gérer l’oïdium et non le mildiou, ce qui est rare ! ». Pour Vincent Gauthier, les vignerons ligériens sortent généralement le pulvé au bon moment, en comparant les diverses informations : « L’important, c’est toujours d’échanger entre les différentes sources d’informations, pour démarrer au bon moment. »

Ne sortez pas trop tôt !

Sur les cépages cabernet et grolleau, des premiers traitements peuvent être justifiés pour combattre l’excoriose, indique pour sa part Guillaume Gastaldi, de l’ATV49. « Cette année est assez compliquée car il y a une grande hétérogénéité de stades suite au gel. Un traitement au soufre mouillable à 3-4 kg/ha permet ainsi de protéger les parcelles touchées par l’excoriose, et si les bourgeons n’ont pas gelé et que la phénologie est avancée, de protéger aussi contre l’oïdium les rameaux les plus avancées. Le Fosétyl est moins pertinent en ce moment contre l’excoriose, car il n’y a pas de risque mildiou en parallèle. ». Mais globalement, « il n’y a pas le feu » insiste le conseiller. « Parfois, certains vignerons sortent trop tôt le pulvé, comme en 2018, et lorsque le mildiou a vraiment besoin d’être maitrisé, vous arrivez en fin de rémanence et la couverture n’est plus suffisante. Il est important de positionner le produit au plus près des contaminations ! ». Pour établir ses conseils, l’ATV suit les OAD RIMpro, Promété, et Potentiels Système pour suivre les niveaux de sensibilité, ainsi qu’Optidose pour établir la bonne dose à appliquer. « Ensuite, il faut relier l’information de sensibilité au stade phénologique de la parcelle. Et ce n’est pas aisé avec les grosses hétérogénéités… ». Pour l’oïdium, Guillaume Gastaldi conseille d’attendre les stade 6-7 feuilles étalées pour protéger les parcelles sensibles, et 7-8 feuilles étalées pour les moins sensibles. Pour le mildiou, si les œufs sont murs, les conditions ne sont pas favorables à une explosion des contaminations. « La pluie de début mai ne devrait permettre que de réhumecter les sols, mais pas de contamination car la période actuelle est très sèche. D’où l’importance de sortir au bon moment. »

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