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18.12.2017

Plein feu sur 7 ans de recherche en AB


Intrants viticoles

Protection du vignoble

Plein feu sur 7 ans de recherche en AB

Plus de 300 personnes se sont rendues le 11 décembre à Terra Botanica pour assister à la restitution, organisée par la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, des résultats de 7 années de recherche & expérimentation en agriculture biologique. Ce sont 56 projets, toute filière confondue, qui ont été soutenus depuis 2010 par le conseil régional Pays de la Loire et abordés à cette occasion.

L’agriculture biologique dans les Pays de la Loire représente 10 % des exploitations en 2017 soit 150 000 Ha (en bio ou en conversion) soit 7 % de la SAU. Ce pourcentage monte à 10 % si un zoom est fait sur la filière viticole régionale. Pour accompagner et répondre aux besoins de ces agriculteurs, la recherche en agriculture bio s’est organisée autour de structures régionales et nationales (ITAB, INRA, IFV, ESA, chambres d’agriculture, CAB...). Un comité de concertation par filière se réunit une fois par an pour faire l’état des lieux des projets en cours, remonter les besoins, mettre en perspective des projets et construire des partenariats. Pour la filière vigne et vin, la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire anime ce comité et fédère les acteurs autour de 8 projets. Lors des ateliers de l’après-midi, les résultats de 3 de ces projets concernant la viticulture/œnologie biologique ont été présentés.

Réduire les doses de cuivre avec les extraits végétaux

Beaucoup de projets de recherche, qu’ils soient bio ou pas, sont orientés sur la réduction des intrants phytosanitaires. Concernant le cuivre, les instances réglementaires regardent actuellement la possibilité de diminuer son utilisation à 4 kg/ha/an sans lissage. Il est donc nécessaire d’étudier des solutions complémentaires ou alternatives notamment via l’utilisation d’extraits végétaux. Les travaux ont commencé en 2014. Les premiers résultats de la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire laissent à penser que l’utilisation des extraits végétaux est intéressante : une diminution de 2 à 40 % de la dose de cuivre peut être ainsi envisagée. Toutefois, l’efficacité semble dépendre du millésime, de la plante utilisée selon la pression (prêle, ortie, saule, …) et de la manière dont l’extrait est préparé (décoction, tisane, huiles essentielles,… ). Il s’avère que l’utilisation d’extraits fermentés (purins) ou de doses élevées de plantes favorisent le développement du mildiou et peuvent alors diminuer de 5 à 20 % l’efficacité du traitement. Le projet se poursuit jusqu’en 2020 afin d’acquérir plus de références.

Quelle alternative au sorbate ?

La réglementation des vins biologiques a supprimé en juillet 2012, l’utilisation du sorbate de potassium pour optimiser la stabilisation des vins. L’IFV, dans le cadre d’un projet porté par la CAB des Pays de la Loire, a donc cherché une solution alternative à proposer aux viticulteurs. Une augmentation de la dose de SO2 à la mise en bouteille a été comparée à une filtration serrée/SO2 et au témoin (sorbate + SO2) sur des vins rosés et blancs à sucres résiduels destinés à un conditionnement BIB. Le rosé de la modalité « filtration serrée », se positionne proche du vin sorbaté en début de conservation, sauf du point de vue aromatique. Mais un sulfitage plus important n’est pas une solution envisageable d’un point de vue organoleptique. Il ne semble donc pas y avoir une alternative idéale au sorbate pour ces vins. La filtration serrée est une solution intéressante en ce qui concerne les blancs à sucres résiduels.

Impact des préparations 500 et 501 sur la croissance de la vigne et la maturation des raisins

La 500 P (bouse de corne préparée) est une préparation biodynamique utilisée pour améliorer la résistance de la plante au stress hydrique et la 501 (silice de corne) vise à augmenter l’activité photosynthétique de la plante et à réguler la vigueur. L’ATV49 a étudié entre 2011 et 2015, l’impact de l’utilisation ou non de ces deux préparations sur chenin et cabernet franc plantés sur schiste noir et tuffeau. Durant les 5 années de suivi des 4 parcelles, aucune conclusion probante n’est sortie de la comparaison entre les modalités bio et biodynamie ; des effets sont bien observés mais ils diffèrent selon le millésime et le cépage sans qu’ils soient significatifs. Ces travaux se poursuivent pour mesurer l’impact de ces préparations sur les populations levuriennes des raisins et la qualité des vins : ce projet, biodynavin, est conduit en partenariat avec l’IFV et le cofinancement d’InterLoire.

 

 

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