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18.01.2019

Les bio-intrants, quelle plus-value pour les productions végétales ?


Intrants viticoles

Protection du vignoble

Les bio-intrants, quelle plus-value pour les productions végétales ?

Face aux exigences sociétales, réglementaires, mais aussi de productivité, ces nouvelles solutions présentent un fort potentiel pour proposer aux agriculteurs des alternatives aux intrants conventionnels, a présenté Yolaine Hily, chargée de développement santé du végétal et nouvelles technologies Végépolys, en introduction au Végépolys Symposium 2019, organisé sur ce thème dans le cadre du Sival.

 Tout d’abord, un rappel des définitions s’impose ! Les produits de biocontrôle sont utilisés face à un stress biotique. « Ce sont des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent les macroorganismes et des produits phytopharmaceutiques qui sont composés de micro-organismes, de médiateurs chimiques tels que les phéromones et les kairomones, ou de substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale », précise Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA France, l’association internationale des industries du biocontrôle. Tout cela est défini dans le Code rural français (article L-253). Mais pas au niveau européen ! « Nous espérons une reconnaissance des produits de biocontrôle d’ici début 2019 dans le texte européen 11007/2009 sur la mise en marché des produits phytos, comme la France en a fait la demande », précise Denis Longevialle. Pour les biostimulants, c’est plutôt l’inverse ! Pas de reconnaissance au niveau français (cependant, il existe des sous-dénominations de type substances humiques, préparations microbiennes, et des AMM délivrées pour les fertilisant revendiquant une fonction de biostimulant), mais une définition proposée à la Commission Européenne, dans le projet de réglementation harmonisée des matières fertilisantes. Le vote final au parlement européen est prévu pour fin mars 2019. Les biostimulants y sont présentés comme « des fertilisants qui stimulent le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs caractéristiques des végétaux, notamment l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs, la tolérance aux stress abiotiques », explique Laurent Largant, délégué général d’Afaïa, syndicat des entreprises de biostimulants. « Nous aurons bientôt sur le marché des biostimulants CE, avec la mise en application prévue pour avril 2022, ce qui est très important pour notre industrie. ».

+ 10 % de croissance en agriculture

Si la croissance du marché du biocontrôle (5% du marché français de la protection des plantes en 2017, à +25% par rapport à 2016) a augmenté de 9% en un an sur le secteur agricole, elle a atteint +76% sur le secteur JEVI (jardins et espaces végétalisés et infrastructures). « Il nous faut encore renforcer la dynamique du biocontrôle sur le secteur agricole, a insisté Denis Longevialle, évoquant près de 20 nouveaux produits devant sortir en 2019-2020 et une cinquantaine au-delà, dont plus de 10 dédiés à la viticulture (publication tous les deux mois des PPP de biocontrôle + infos sur Académie du biocontrôle.) « Plus de la moitié des solutions de biocontrôle correspondent à de la lutte insecticide. Nous devons poursuivre la recherche, pour voir si des innovations peuvent apporter des réponses sur la question des herbicides », reconnaît le délégué de l’IBMA France. Du côté des biostimulants, la croissance avoisine aussi les 10% annuels, en France et en Europe, avec des produits encore principalement dédiés aux cultures spécialisées (51% du chiffre d’affaires en 2017). Le site Internet Académie des biostimulants permet de se renseigner davantage sur le sujet.

Des algues dans les vignes

Sur ses vignes, Didier Vazel, viticulteur au Domaine de Brizé et président de l’ATV49, intervenant à la table ronde du Végépolys Symposium, utilise des produits biostimulants de type crème d’algues depuis une vingtaine d’années. « Plutôt en cas de stress », et en raisonnement à la parcelle, « du sur-mesure ! ». L’effet éliciteur des biostimulants permet d’après le viticulteur d’avoir une protection de la vigne contre certains insectes. « On observe une vraie substitution avec un insecticide traditionnel, pour une même efficacité...mais avec un prix multiplié par 3 ou 4 ! ». S’il conseille aux vignerons d’oser tester de nouvelles solutions « car la limitation du catalogue des phytos c’est pour demain », Didier Vazel précise qu’il vaut mieux commencer à se faire la main sur de petites parcelles. Sans oublier d’échanger au sein de différents groupes, comme Terra Vits ou les Groupes Déphy. « Entre 20 et 30% des traitements des producteurs de notre réseau Déphy correspondent à du biocontrôle, c’est donc un levier important, poursuit Guillaume Gastaldi, conseiller à l’ATV49. Mais pour accompagner l’appropriation des bio-intrants, il faut développer les échanges de pratiques, et poursuivre les expérimentations qui ne sont pas toujours évidentes ! ».

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