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29.07.2021

Le drone arrive dans le Loir-et-Cher


Matériels / Équipements

Le drone arrive dans le Loir-et-Cher

La viticulture de précision était à l’ordre du jour du dernier colloque organisé par la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher le 23 juillet. Deux interventions ont abordé la télédétection par drone au travers du projet de recherche Vinodrone et d’une nouvelle prestation proposée par la chambre d’agriculture.

Garantir la productivité tout en réduisant l'impact environnemental des produits phytosanitaires est l’équation difficile à laquelle la viticulture doit répondre. L'utilisation des nouvelles technologies (capteurs, drones,…) est une démarche prometteuse pour répondre à ce problème. Bien que ces technologies aient connu un développement rapide dans l'agriculture pour les aspects de fertilisation, d'irrigation,... la détection et le suivi des maladies sont peu développés, car il faut des capteurs très fins au niveau des spectres (image hyperspectrale) pour avoir une signature spectrale propre à une maladie. L’objectif du projet de recherche Vinodrone a été de mettre en œuvre un outil de détection automatique des zones sensibles (maladies) et de suivi de l'état sanitaire du vignoble en utilisant la télédétection multispectrale par drone.

Concevoir des algorithmes de prévision des maladies

Débuté en 2017, le projet Vinodrone vient de se terminer. Il a regroupé 9 partenaires dont les Universités de Tours et d’Orléans, l’IFV pôle Val de Loire-Centre, la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher et les entreprises Scanopy et CybeleTech. 4 parcelles ont servi de support aux travaux de recherche : au lycée d’Amboise, au domaine des Millarges à Chinon, au domaine Octavie à Oisly et au domaine Bellevue à Noyers/Cher. Tout au long du projet, ces parcelles ont fait l’objet d’analyses physiologiques des vignes, de suivis de leur évolution et d’analyses de sol. En parallèle, les parcelles ont étaient régulièrement survolées par un drone pour collecter des images multi spectrales. Les données sont traitées et les images analysées en vue de concevoir des algorithmes de prévision des maladies. Ces algorithmes pourraient ensuite être utilisés pour concevoir un module de suivi des foyers de maladies et pour développer un modèle de prédiction par les entreprises associées à ce projet : Scanopy et CybeleTech. Les travaux montrent que ce n’est pas si simple de détecter les maladies cryptogamiques de cette manière du fait de la difficulté d’analyser les images lorsqu’il y a un côté à la lumière et l’autre à l’ombre. De plus, les premières feuilles touchées sont souvent enfouies dans l’épaisseur et donc non détectables par drone. La société Scanopy semble s’orienter sur la télédétection plus globale par satellite pour établir, par exemple, des cartographies de dégâts de gel. En fonction de la densité de végétation, une cartographie de l’intensité des dégâts de gel est établie permettant de définir les zones les plus à risque et à raisonner l’emplacement des équipements de protection. Une autre application est la gestion des amendements, de la fertilisation toujours sur ce principe de cartographie de l’état global de la surface foliaire.

Le nouveau drone de la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher

La Chambre d’agriculture s’est associée avec l’entreprise Chouette afin de proposer un conseil spécialisé à la parcelle basé sur la télédétection par drone. Chouette a développé une technique d’analyse d’images des parcelles viticoles avec l’utilisation d’une AI (Intelligence Artificielle) qui semble reconnaître les maladies majeures de la vigne. « Nous pourrons avec cette technologie vous proposer des conseils sur le suivi de vigueur par exemple. Au niveau de la production, nous pourrons vous conseiller sur le suivi de la mortalité des ceps en lien avec la gestion des achats de plants. Nous serons également en mesure de vous accompagner pour la détection des maladies du bois et de la flavescence dorée pour les cépages noirs (moins fiables pour les cépages blancs)», explique Laura Eymar ce la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. L’intérêt de la technologie face au mildiou sera au niveau de l’identification de la zone impactée, de l’évaluation de la stratégie de traitement avec par exemple des essais de biocontrôles et du contrôle qualité du système de pulvérisation, précise le représentant de la société Chouette.

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