Appuyer sur entrer pour lancer la recherche
Logo interloire Logo TechniLoire

21.10.2016

Zoom sur les melons, les sauvignons et effervescents 2016


Millésime

Zoom sur les melons, les sauvignons et effervescents 2016

Melons, sauvignons, chardonnays et chenins fermentent dans les chais. La récolte de ces cépages, s’est déroulée dans des conditions idéales après un épisode pluvieux très attendu mi septembre et un retour au soleil, à la chaleur. Les premiers jus sont gourmands, frais et fruités.

Dans le muscadet, les vendanges de melon ont été lancées par le ban du 15 septembre et se sont finies vers le 1er octobre. Le gel, la pression mildiou et le manque d’eau ont mis en difficulté les vignes tout au long de la campagne. Pourtant, elles ont donné, au moment de la récolte, des raisins de très belle qualité avec un état sanitaire parfait. Les rosées matinales ont suffi pour ne pas bloquer la maturité et les nuits fraîches ont permis d’optimiser le potentiel aromatique. Les degrés potentiels sont ainsi allés jusqu’à 14% vol. ; en moyenne ils se situent aux alentours de 12.5 % vol. et les acidités totales de 4,5 g/l H2SO4. A ce jour les fermentations se sont déroulées sans accrocs : les premiers vins sont concentrés, gourmands et frais.

L’équilibre des melons annonce des vins similaires à ceux de 2009 et 2010, avec une belle matière en bouche, un joli fruit. Quant aux volumes, ils semblent un peu plus élevés que prévu fin août : l’ODG table, pour le muscadet, sur une récolte avoisinant les 180000hl.

Des sauvignons concentrés avec de belles expressions aromatiques

Dans le Loir et Cher les sauvignons ont commencé à être récoltés le 23 septembre. La majeure partie des surfaces a été vendangée entre le 26 septembre et le 1 octobre, les vendanges se terminant la semaine suivante. L’état sanitaire des raisins et les conditions météorologiques ont effectivement permis aux vignerons de patienter. Les quelques foyers de pourriture liés aux pluies de mi-septembre ne se sont pas développés et n’ont pas été source de goûts moisis terreux car le vent a asséché très rapidement l’environnement humide. Les jus étaient très peu chargés en polyphénols ce qui a permis d’augmenter les pressions lors du pressurage pour une même qualité.

De fait les rendements en jus ont été souvent supérieurs de 10 à 15 % par rapport aux prévisions. Les expressions aromatiques des moûts ont mis en exergue des arômes thiolés et exotiques affirmant la typicité du cépage. En revanche, les acidités basses caractérisent les sauvignons 2016 et sont l’empreinte de la sécheresse estivale. Pour autant les œnologues n’ont pas conseillé de modifier cette faible acidité car elle devrait suffire à maintenir un bon équilibre. Les fermentations ont été généralement lentes du fait de la basse température des raisins. Il a souvent été nécessaire d’augmenter les températures de fermentation de 3 ou 4 °C. Les premiers vins ont un profil fruité, frais et friand.
Les rendements en AOP Touraine sont très satisfaisants sur la zone du Loir et Cher et un peu moins en Indre et Loire.

De belles bases équilibrées pour les effervescents

Les bans des vendanges des Anjou, Saumur mousseux et des Crémant de Loire ont fixés le 12 septembre pour le chardonnay et le 26 septembre pour le chenin ; à Vouvray, le 6 octobre. Les conditions météo exceptionnelles de septembre ont permis aux vignerons de prendre le temps de vendanger et d’attendre la maturité optimale pour élaborer des vins de base. Les quelques foyers de pourriture relevés sur les parcelles vigoureuses de chenin n’ont pas eu de conséquence sur les moûts, les jus sont propres. Les chardonnays sont marqués par une faible acidité mais elle sera relevée par les fortes teneurs en acide tartrique des chenins lors des assemblages. En Anjou, les rendements au pressoir se sont révélés très bons, compensant les faibles rendements par hectare dans certaines situations.

En fin de fermentation alcoolique, la vivacité des chenins est marquée mais les vins de base sont équilibrés, frais avec des notes d’agrumes et caractéristiques d’une bonne maturité. En Touraine, plus fortement touchée par le gel et la sécheresse, l’épaisseur des pellicules des chenins a eu pour conséquences des difficultés à assécher les marcs ; il a fallu adopter une stratégie de pressurage un peu différente avec des rebêchages beaucoup plus longs. Les moûts de chenin se sont parfois révélés astringents, asséchants en fin de bouche, phénomène lié au stress subi par la vigne. Ces traits peuvent être corrigés par un élevage sur lies ou un collage. Les degrés élevés feront que 2016 sera avant tout une année de tranquilles en Touraine et que le mutage sera sans doute de mise pour élaborer des vins de base.

 

Inscrivez-vous à notre newsletter