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29.04.2019

Un hiver sans couvert, la fertilité se perd


Itinéraires viticoles

Un hiver sans couvert, la fertilité se perd

 « Un hiver sans couvert, la fertilité se perd ». C’est sur cette maxime que Perrine Dubois, conseillère viticole à l’ATV49, a introduit le 3 avril dernier la présentation sur les couverts végétaux en viticulture, au Domaine des Trahan à Cersay, organisé dans le cadre du réseau Déphy. Dans le Loir-et-Cher, les couverts ont aussi été abordés le 12 avril par la Chambre d’agriculture du département, dans les vignes du Château de Quinçay à Meusnes.

Sur les 25 vignerons du GDDV 41-Dephy 30 000, 13 ont mis en place des engrais verts dans l’objectif notamment de réduire voire arrêter les apports d’engrais de synthèse, souligne Alice Reumaux, conseillère à la CA41 : « Le problème avec des enherbements naturels est vieillissant, c’est qu’ils créent une biomasse très compacte limitant les échanges gazeux avec le sol. ».Les couverts limitent l’érosion, apportent de la matière organique, et assurent la porosité des sols, et donc la fertilité. Pour commencer les couverts, si votre sol est pauvre, réalisez des apports de fumier pendant deux ou trois ans, « sinon, vous allez vous décourager avec des couverts qui ne pousseront pas », conseille Perrine Dubois. Evitez aussi de semer sous le cavaillon, pour faciliter l’entretien, et préférez un mélange de 3-4 espèces (graminées, crucifères, légumineuses), pour assurer les complémentarités des systèmes racinaires et des ports aériens. Autre petit conseil : surdosez les doses de semences, en augmentant de 20% les préconisations de grandes cultures par rapport à la dose en plein, puis ramenez la dose à la surface semée dans l’inter-rang (souvent 70 % de la surface totale). Après un travail du sol préalable, d’autant plus fin que les graines seront petites, semez puis bien rappuyez avec un rouleau pour assurer la levée. Le semis direct, de plus en plus pratiqué en grandes cultures, se développe aussi dans les vignes. Avec des semis réalisés autour des vendanges, la destruction des couverts a lieu généralement avant débourrement, en laissant sécher quelques jours en surfaces les plantes avant de les incorporer au sol. Mais selon vos objectifs, l’itinéraire technique à suivre ne sera pas le même (voir photo).

Calculer les retours

Pour calculer les restitutions de son couvert, le petit calculateur en ligne MERCI vous donnera les apports en N-P-K à partir de la pesée des biomasses de chaque espèce du couvert. En Anjou, avec le mélange avoine rude, seigle, vesce velue et radis semé à 40kg, certes peu développé cette année (sécheresse au semis) l’ATV49 a calculé une restitution de 5 unités d’azote, 0 de phosphore et 10 de potassium. Avec le mélange Narbo-vigne de Caussade (radis fourrager, avoine rude, vesce de Narbonne et vesce velue), la restitution était de 10N, 0P et 20k. « C’est intéressant, car il y a souvent un manque de potassium en vigne », souligne Perrine Dubois. Au château de Quinçay, trois mélanges d’engrais verts ont été testés, en semis direct ou après travail du sol : avoine, vesce de Narbonne, vesce velue, et féverole semé le 15 octobre 2018 après travail du sol, avec une restitution NPK de 10-0-20 « insuffisant pour développement de la culture de la vigne », observe Alice Reumaux ; de la féverole seule, avec une restitution en NPK de 35-10-70 en sol travaillé et de 25-5-50 en semis direct, soient des retours suffisants pour la vigne ; et un mélange radis chinois, trèfle incarnat et phacélie, avec une restitution quasi-nulle en NPK, que ce soit en sol travaillé ou semis direct. « La phacélie n’a pas poussée et ne s’est pas développée pour les deux modalités, car elle n’est pas résistante à la sécheresse et le sol était trop compact », observe la conseillère. De nombreux autres couverts sont testés par l’ATV49 ou la CA41 (enherbements à base de trèfles, mélanges divers, etc.). N’hésitez pas à suivre leurs essais !

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