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01.12.2015

Regreffer pour contrer l'Esca


Protection du vignoble

Maladies de la vigne

Regreffer pour contrer l'Esca

Pour remplacer les ceps morts d’Esca, le regreffage est une bonne solution. Peu couteuse et plus rapide que la complantation pour une remise en production, cette technique nécessite cependant un peu de savoir-faire et d’entrainement, comme l’explique Nicolas Rubin de l’ATV49.

Jusqu’à 40 % de ceps manquants dus à l’Esca dans certaines parcelles : voilà le constat de Pascal Busson du domaine des Sablonnières, à Doué-la-Fontaine. Sur une de ses parcelles de cabernet-franc plantée dans les années 90, il observe une mortalité croissante depuis cinq ans. « L’an dernier, le nombre de pieds morts durant l’été était très élevé, peut-être en lien avec des blocages de flux de sève plus visibles les années poussantes. Le champignon de l’amadou s’est peut-être aussi moins développé en 2015, année plus sèche. Pour faire face au problème, nous retravaillons les bonnes techniques de taille, et apprenons le regreffage, surtout pour les vignes de plus de 10 ans où la complantation n’est plus possible », note le vigneron. Dans les vignes atteintes d’Esca, les symptômes semblent apparaître en effet davantage les étés avec de fortes pousses végétatives, précise Nicolas Rubin, conseiller à l’ATV49 : « Trop peu de vaisseaux sont disponibles pour les appels de sèves, ce qui provoquerait ces dépérissements. » Depuis 2011, l’ATV49 propose des formations sur le regreffage en fente, technique remise au goût du jour par la Sicavac face aux problèmes grandissant de maladie du bois, en particulier sur certains cépages, comme le chenin. Chaque année, ce sont entre 3 et 4 groupes de 12 personnes qui suivent les cours de l’ATV49 sur le regreffage, soient 120 vignerons formés depuis le départ.

70 % de réussite

« Le regreffage en fente nécessite moins de travail que d’autres techniques comme la greffe en copeaux ou Tbud, notamment sur l’arrosage, l’ébourgeonnage, et le liage. Elle permet aussi une remise en production plus rapide que la complantation, au bout de deux ans grâce au système racinaire déjà bien implanté. Pour arriver au même niveau de rentabilité qu’une complantation, il suffit d’avoir 50 % de réussite au greffage en fente, en sachant qu’un bon greffeur arrive facilement à 70 % de réussite, avec une centaine de plans regreffés en une journée », développe Nicolas Rubin. Parmi les points délicats de la technique : la préparation des greffons, pour avoir des biseaux taillés bien droits, et leur mise en place dans la fente du porte greffe. Mais rien de sorcier. Tout le monde peut y arriver après un peu d’entrainement, même si le conseiller de l’ATV49 précise : « Il ne suffit pas de comprendre la technique pour réussir le regreffage. Seule la pratique régulière permet d’avoir de bons résultats, notamment sur la préparation des greffons. Entraînez-vous chaque jour lors des périodes de taille sur 10-15 greffons, pour avoir des biseaux bien droits. Et ne pratiquez le regreffage que sur quelques dizaines voire centaines de pieds la première année, pour voir les résultats, et vous améliorez l’année suivante. »
 

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