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20.03.2017

Qu’est ce qui influence l’efficacité des SDP ?


Matériel végétal

Itinéraires viticoles

Qu’est ce qui influence l’efficacité des SDP ?

Des expérimentations montrent l’efficacité de SDP (stimulateur de défense des plantes) en laboratoire et en serre. Pourtant, une fois sur le terrain cette efficacité devient aléatoire. Pourquoi ? Elsa Ballini de Montpellier-SupAgro en a donné les raisons à l’occasion de la 9eme journée scientifique de la vigne et du vin.

Le principe des défenses naturelles d’une plante se caractérise par la présence, au niveau de la membrane des cellules végétales et au niveau intracellulaire, de protéines réceptives, qui reconnaissent les agents pathogènes. Ces protéines déclenchent des réponses induisant des modifications cellulaires.
Le système immunitaire encore appelé « immunité de base » se met en place par la détection à l’extérieur de la cellule de molécules associés aux agents pathogènes (PAMP : Pathogen Associated Molecular Pattern) ou de substances induites lors de blessure ou d’infection (DAMP : Damage Associated Molecular Pattern).

Pour contrer cette immunité, les agents pathogènes secrètent des effecteurs ou peptides d’attaques leur permettant de déjouer le système de défense basale. En réponse à ce contournement, les plantes peuvent mettre en place une deuxième ligne de défense : l’immunité spécifique. Elle est déclenchée par la détection de ces effecteurs à l’intérieur de la cellule voire dans l’apoplasme. Des substances dites élictrices peuvent induire la mise en place du système immunitaire des plantes.
Elles sont des régulateurs de défense de la plante, des modificateurs de l’environnement cellulaire de l’hôte, voire des PAMP ou des DAMP.

Impact du stress hydrique ou azoté

Les cépages n’ont pas tous le même niveau d’inductibilité d’immunité basale, ce dernier étant fonction de la présence ou non de récepteurs de PAMP efficace. Sans récepteur, l’induction de défense est plus difficile. Comme les cépages n’ont pas la même capacité à induire des défenses, on peut supposer que les substances élicitrices n’ont pas la même efficacité sur tous les cépages.

Les Vitis sauvages auraient des systèmes de défense intéressants à exploiter pour augmenter l’efficacité de défense chez la vigne. Par ailleurs, le système immunitaire de la plante est très dépendant de l’agro-environnement. Le stress hydrique ou azoté, par exemple, nuira à la capacité de la plante à stimuler ses défenses naturelles. Il a été montré que de très fortes ou très faibles doses d’azote augmentent l’agressivité des agents pathogènes rendant les défenses naturelles de la plante obsolètes.

Enfin, le système de défense n’est pas induit de la même manière dans les différents organes de la plante ni aux différents stades phénologiques. Il semble qu’il y ait une incompatibilité pour la plante entre favoriser les voies métaboliques du développement, de la croissance et celles de la défense.
Du côté des agents pathogènes, il existe une forte diversité de réponses au sein d’une même espèce. Ainsi des tests ont été réalisés avec des levures sur Botrytis cinerea et selon la souche de botrytis, la réponse différait. Pour s’affranchir de cela, il faudrait étudier l’effet d’un produit sur différentes souches de pathogène.

L’étude de substances qui ne tueraient pas l’agent pathogène mais l’adouciraient peut être une autre orientation de la recherche ou encore celle de cépages, qui répondraient de manière efficace aux SDP avec un bon niveau de réponse basale….

 

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