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15.09.2017

Qualité et hétérogénéité pour les premiers raisins blancs récoltés


Millésime

Qualité et hétérogénéité pour les premiers raisins blancs récoltés

Précocité reste le maître mot de cette année 2017. Les premiers coups de sécateur ont démarré le 28 août avec 15 jours d’avance par rapport à la moyenne des derniers millésimes. La récolte des cépages blancs (melon, sauvignon, chardonnay, chenin) donne le ton de ce nouveau millésime difficile à qualifier du fait de l’hétérogénéité de la matière première. Néanmoins chacun s’accorde à parler d’un beau millésime qui offrira des vins de qualité.

Melon, une hétérogénéité dont il faut tirer profit

Le gel de fin avril est à l’origine d’une forte hétérogénéité tant au niveau de la maturité que des rendements même si ces derniers sont également marqués par un nombre important de ceps manquants. Le ban des vendanges a été édité le 28 août dans le muscadet. Sur les parcelles non gelées, la maturité technologique a été atteinte par concentration mais la maturité physiologique des baies n’a pas toujours été au rendez-vous (peaux épaisses se décollant mal, baies se détachant difficilement). Les raisins avaient de beaux équilibres avec des acidités entre 4.5 et 5 g/l H²SO4 d’acidité totale dont 5 g/l d’acide malique en moyenne et des degrés naviguant entre 11 et 12 % vol. Les rendements sont, dans ce cas, très acceptables allant même au-delà des prévisions. En revanche sur les parcelles gelées, selon la reprise de la vigne, les situations qualitatives et quantitatives sont très variables. Les 20 mm de pluie tombés le vendredi 1 septembre ont été bénéfiques pour les rendements en jus, qui se sont révélés bien meilleurs par la suite. A ce jour environ 95 % des volumes sont rentrés. Les débourbages des premiers moûts ont été plus difficiles que de coutume du fait de leur concentration et de leur richesse en sucres. Les fermentations ont démarré sans problème particulier à l’exception de quelques cas de géosmine sur des moûts rentrés la deuxième semaine de septembre, période à laquelle l’état sanitaire s’est dégradé. Au niveau aromatique, les jus sont riches et concentrés présentant des notes de fruits frais parfois marqués par l’amertume, la verdeur lorsqu’ils sont issus de vignes gelées. Globalement, la matière première est belle et il y aura de jolis vins caractérisés par la concentration, la vivacité, la fraîcheur et une belle tenue en bouche.

Sauvignon, des rendements inférieurs à ceux pressentis

Des rendements allant de 3 hl/ha sur des vignes gelées à 35-40 hl/ha sur celles non gelées en ont surpris plus d’un dans le Loir-et-Cher, alors qu’il était attendu sur les vignes non gelées des rendements dans la moyenne haute. C’était sans compter les faibles rendements en jus constatés à la sortie du pressoir. Les à-coups de températures très élevées et le manque d’eau expliquent ce constat. Il y a certainement eu des phénomènes de blocage et de redémarrage de la maturité, qui ont fait que celle-ci a été atteinte par concentration. En revanche d’un point de vue qualitatif, la satisfaction est générale alors que la récolte des sauvignons est terminée. Des degrés alcooliques élevés de 13-13.5 % vol. associés à des acidités élevées laissent augurer de beaux équilibres finaux. Etonnamment, les arômes des jus apparaissent très frais, thiolés avec des notes florales. En Anjou, pourtant moins touchée par le gel mais où l’eau a manqué, les rendements sont également un peu  décevants. Certains secteurs ont été épargnés par la sécheresse comme les zones de Cléré, Passavant, Doué qui ont bénéficié de 20-25 mm d’eau en plus entre juillet et août. Cela suffit à faire la différence aujourd’hui. En termes de qualité, les chenins récoltés pour les vins de base présentent de belles acidités et les chardonnays une belle palette aromatique. Mais attention, en fonction des conditions météorologiques, à la dégradation de l’état sanitaire des chenins dans les prochains jours….

 

 

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