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28.05.2021

Des couverts à l’assaut du cuivre dans les vignes 


Itinéraires viticoles

Environnement

Des couverts à l’assaut du cuivre dans les vignes 

Les teneurs en cuivre des sols viticoles sont souvent au cœur de débats. La phytoextraction, c’est à dire la captation du cuivre par certaines plantes, permettrait d’éviter les risques d’accumulation, voire de toxicité dans les terres.

En Pays-de-la-Loire, le sujet doit justement être creusé dans le projet Vitalicuivre débuté en 2021 pour 3 ans. Avoisinant les 400 000 euros, et cofinancé par l’Ademe et la région des Pays de la Loire, le projet de recherche est conduit par l’Observatoire des sciences de l’univers de Nantes Atlantique (OSUNA), rattaché à l’Université de Nantes. L’IFV y figure comme un partenaire technique pour les essais en champs. « Les prélèvements ont commencé ! précise Marie Bonnisseau, de l’IFV d’Angers, en charge du sujet. Nous avons aidé le BRGM à réaliser la collecte des échantillons pour produire une cartographie du cuivre dans les sols. L’idée est de proposer différents types de sol, dans le Saumurois et l’Anjou, avec des itinéraires techniques distincts, où certains vignerons ont eu recours au cuivre de façon assez élevée et d’autres moins. ».

Les premières mesures sont rassurantes

Bonne nouvelle d’après les premières mesures instantanées du BRGM : les teneurs en cuivre des sols viticoles étudiés ne semblent pas anormalement élevées. Le cuivre EDTA, c’est-à-dire le cuivre biodisponible à plus ou moins long terme, et le cuivre total seront quantifiés en laboratoire, afin d’avoir des données plus précises. Une fois les sols cartographiés, Vitalicuivre prévoit de sélectionner des plantes capables de répondre au triple enjeu d’accumuler le cuivre, de ne pas gêner la vigne et de contribuer à la complémentation alimentaire du porc. « Dans la palette qui nous a été présentée, nous avons indiqué les plantes qu’il est possible de semer en inter-rang, notamment avoine, raygrass, sarrasin et moutarde brune, mais aussi celles plus hautes pouvant être implantées après arrachage de parcelle, comme le tournesol et le chanvre », précise l’ingénieur IFV. Les premiers semis se feront à l’automne 2021 puis au printemps 2022. « Nous vérifierons qu’aucun impact sur vigne, en particulier de stress hydrique, n’est observé. ».

 Viser un bilan final neutre

L’enjeu sera ensuite d’exporter ces plantes pour les intégrer dans les rations alimentaires des porcs, habituellement complémentés en cuivre. Sur cette partie, l’entreprise de nutrition animale ADM est partenaire. « Ce projet vise une démarche vertueuse, en revalorisant le cuivre extrait des sols viticoles dans une autre filière, souligne Marie Bonnisseau. Ce que nous espérons, c’est d’avoir la capacité d’extraire l’équivalent du cuivre annuel apporté sur une vigne. Avec un bilan final plus neutre, l’usage du cuivre pourrait ainsi être plus facilement maintenu dans les itinéraires techniques. »

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