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24.01.2020

Dépérissements du vignoble, les premiers résultats transférables


Protection du vignoble

Maladies de la vigne

Dépérissements du vignoble, les premiers résultats transférables

Près de 150 chercheurs et techniciens se sont retrouvés à Beaune à l’occasion du séminaire Plan national dépérissement de la vigne (PNDV). Ce dernier était placé sous le signe du transfert avec trois objectifs : le point sur les premiers résultats, l’interaction entre chercheurs et techniciens et la présentation du nouvel appel à projet du PNDV.

« La recherche craint le transfert, la vulgarisation sur le terrain. Or c’est justement là que la profession l’attend ! ». C’est sur ces propos de Christian Vanier, directeur du BIVB qu’a débuté le séminaire « recherche-transfert, quelles synergies ? », organisé par les équipes du PNDV et du BIVB les 9 et 10 janvier dernier. Après un rapide historique, Christophe Riou de l’IFV rappelle que le plan a mobilisé une nouvelle communauté scientifique comprenant 70 chercheurs et 45 équipes pluridisciplaires. Les trois appels à projet du plan ont lancé 21 projets de recherche pour un montant de 6,2 millions d’euros. « Nous débutons en janvier, un audit du plan afin de préciser ses apports, d’évaluer la méthode originale sur laquelle repose cet outil transversal de coordination. Le diagnostic nous permettra de préparer la plan II en 2021 », conclut Christophe Riou. Suite à cette introduction, une première séance plénière a fait état des avancées des projets et des premiers résultats obtenus. Voici quelques exemples.

De nouveaux critères de tri pour les plants

Dans le cadre du projet Origine, le développement d’un outil en 3D basé sur l’acquisition d’images au rayon X a permis d’étudier l’interface porte-greffe/greffon aux différentes étapes du process de fabrication. Anne-Sophie Spilmont de l’IFV a présenté ces travaux, qui ont permis de préciser, valider et quantifier un certain nombre de critères pour aider la pépinière lors du tri des plants selon la qualité de la greffe.  Les autres axes de travail du projet ont abouti à la rédaction de fiches techniques de conseils pour la préparation, la conservation du matériel et la stratification, à l’élaboration d’une méthode fiable de mesure des teneurs en eau des bois et à la définition de seuils critiques en réserves pour le greffage.

Vers un nouveau schéma de certification des plants ?

Grâce à l’utilisation de nouvelles méthodes de séquençage haut débit apparues à partir de 2005, les techniques HTS (high throughput sequencing), les chercheurs du projet Vaccivine ont caractérisé la diversité génétique des populations de GFLV (virus du court-noué) au vignoble et ont étudié de façon exhaustive la nature du «virome» (ensemble des séquences génomiques complètes de virus) infectant les vignes en la corrélant avec leur état sanitaire. Chaque cep possédant son propre virome, il est possible de déterminer si un plant est prémuni ou non contre le court-noué (état de résistance induite). « Ces technologies HTS pourraient donc amener une évolution de la certification sanitaire des plants de vigne. Cette approche pourrait aussi être intégrée dans l’étude de l’évolution des virus de la vigne et l’épidémio-surveillance », souligne Géraldine Uriel du Comité de Champagne

Les tylloses, responsables du dysfonctionnement 

Les chercheurs du projet Physiopath ont mis en avant le rôle de l’anatomie du bois dans la capacité de la vigne à limiter la propagation de l’ESCA. L’étude de l’interaction entre les propriétés des vaisseaux, le fonctionnement hydraulique et la sensibilité aux agents pathogènes de la vigne a permis de démontrer que le dysfonctionnement hydraulique constaté dans les maladies du bois est dû à la présence de gel (tylloses) dans les vaisseaux conducteurs de sève. Prochaine étape, conclut Chloé Delmas de l’INRA de Bordeaux, déterminer le rôle de l’anatomie du bois dans le fonctionnement hydraulique de la vigne et la résistance à la sécheresse.

Des ateliers pour affiner la co-construction des futurs projets

Le séminaire a été l’occasion de présenter les nouvelles orientations du quatrième appel à projet prioritairement tourné vers le transfert mais aussi vers l’épidémiologie et les sciences sociales. L’organisation d’ateliers participatifs a permis de faire l’état des lieux des acquis dans la lutte contre les dépérissements du vignoble, de ce qui est aujourd’hui transférable vers la profession et de ce qui manquerait. En une heure d’échanges, les techniciens et chercheurs présents ont totalisé près de 300 contributions permettant de lister les besoins de recherche pour le nouvel appel à projet.

 

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