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02.07.2021

Le court-noué, sous-estimé en Val-de-Loire


Maladies de la vigne

Le court-noué, sous-estimé en Val-de-Loire

S’il inquiète peu les vignerons ligériens, le court-noué n’en est pas moins présent dans nos vignes. Savoir l’éviter et sinon le reconnaître puis empêcher qu’il ne se propage permettrait de se prémunir de pertes de rendement.

« Les vignerons n’ont sûrement pas conscience que le court-noué peut être un problème, car ils sont davantage préoccupés par le sujet du dépérissement lié aux maladies du bois », reconnaît Virginie Grondain, de l’IFV pôle Val-de-Loire. Si le vignoble de Loire est certes moins touché que ceux du Sud ou de Champagne par le virus, il n’est pas indemne de la maladie. « Les viticulteurs connaissent peu les symptômes par ici, mais il y en a ! Lors de nos prospections, nous en avons identifié sur cabernet et chenin », poursuit-elle. Pour autant, aucune étude n’a fait pour l’heure un état de la maladie du Nantais à la Touraine, ni de son évolution. Des ronds jaune canari, des feuilles déformées et des doubles pétioles sont des signes symptomatiques de présence du court-noué. Seul un test Elisa détectera à coup sur.

Choisir des plants indemnes

 Premier conseil pour éviter d’avoir des pieds atteints : choisir des plants indemnes, issus de matériel certifiés (garantis sans virose). Si vous achetez des plants issus de pépinières privées ou de sélection massale, le matériel végétal n’est pas soumis à la même réglementation sanitaire. (Pour aller plus loin, n’hésitez pas à visionner le webinaire IFV « Comment la sélection sanitaire garantit des vignes dépourvues de viroses graves » du 9 avril qui aborde entre autres le court-noué). « Les pépiniéristes ne sont pas toujours formés à la reconnaissance des symptômes, d’où l’importance de faire tester le matériel », insiste Virginie Grondain, Dans le webinaire « Comment vivre avec le court-noué » présenté le 25 mars dernier, Olivier Lemaire de l’Inrae de Colmar a détaillé le projet Vaccivine du Plan National Dépérissement de la Vigne, qui vise à creuser l’hypothèse nouvelle de virus bénéfiques, qui permettraient à la vigne de résister aux formes pathogènes du GFLV et espérer ainsi pouvoir vivre avec le court noué par une stratégie de prémunition (méthode de protection antivirale des plantes). Si la preuve d’efficacité de cette prémunition est établie au travers Vaccivine, une distribution par les pépiniéristes de plants « labellisés prémuni » pourrait se faire après 2030.

Arrachage et repos du sol

 En cas de présence de quelques ceps malades, Virginie Grondain rappelle que l’enjeu sera de les arracher sans tarder. Si la vigne est touchée dans son ensemble, il faudra arracher pour replanter en veillant à respecter un certain délai. « En vigne mère, c’est 10 ans obligatoire de repos du sol. L’idéal est en effet de laisser les sols sans vigne, pour baisser la pression de nématode, en plantant certains engrais verts nématicides », poursuit la technicienne spécialiste du matériel végétal. Des plantes nématicides peuvent en effet jouer un rôle dans la lutte contre le court-noué, comme détaillé dans le webinaire « Comment gérer le court-noué avec les couverts végétaux ? » du 19 mai dernier. Si les jachères nématicides apparaissent comme un levier de lutte, avec une efficacité contre les nématodes vérifiée, leur bénéfice contre les contaminations au virus reste à prouver. Parmi les plantes d’intérêt : avoine fourragère, vesce velue, luzerne, trèfle violet er moutarde blanche. « Mais sur un terrain à historique court-noué, l’implantation de ces espèces nématicides ne remplacera en aucun cas le repos du sol », ont insisté les intervenantes.

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