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18.03.2019

La filière viticole du Val de Loire en 2050 dans le contexte du changement climatique


Presse

La filière viticole du Val de Loire en 2050 dans le contexte du changement climatique

Le 7 mars dernier, InterLoire a réuni 80 professionnels de la filière pour une réflexion prospective animée par  ’équipe de recherche du projet LACCAVE*, FranceAgriMer et l’INAO. Ils ont imaginé ce que pourrait devenir la filière vigne et vin du Val de Loire selon différents scénarios d’adaptation au changement climatique. 76% des participants souhaitent une attitude proactive par rapport au  scénario innovant.

Au regard des prévisions attendues en 2050, iI sera impossible de conserver les profils actuels des vins du Val de Loire avec les cépages et les techniques d’aujourd’hui. Inévitablement l’évolution climatique impose de se préparer au changement. L’incertitude n’est plus sur le changement de notre climat, ni sur ses effets sur la vigne mais elle reste complète sur ses impacts sociaux, économiques, techniques et politiques. « La seule manière d’évoluer sans subir l’évolution climatique est de se mettre en mouvement ! Nous avons voulu initialiser ce mouvement en réfléchissant collectivement, avec toute la diversité des acteurs de la filière, aux stratégies d’adaptation possibles par rapport au changement climatique, à leurs enjeux et leurs conséquences », explique Jean- Martin Dutour, Président d’InterLoire.

 Quatre chemins d’adaptation possibles

Le projet de recherche européen LACCAVE* (2012-2016), cofinancé par l’INRA, a étudié les adaptations à long terme au changement climatique pour la viticulture et l’œnologie. De ces travaux ont découlé l’identification de quatre scénarios d’adaptation possible pour la filière, construits selon deux axes : l’intensité de l’innovation et l’importance de la relocalisation (à l’intérieur d’une appellation, d’un vignoble ou d’un plus large territoire). Le scénario "Conservateur" est celui où l’on met en place des solutions très mesurées en termes d’innovation et de relocalisation. Le scénario "Innovant" décrit une percée de l’innovation, notamment le recours à de nouveaux cépages, de nouveaux process œnologiques. Le scénario "Nomade" implique de planter des vignes plus au nord, si l’on veut garder les mêmes types de vin. Et enfinle scénario "Libéral", dans lequel l’ensemble des solutions d’innovation et de relocalisation pourraient être mises en œuvre. Les 80 acteurs participant à cette journée ont alors imaginé ce que deviendrait notre filière dans chacun de ces scénarios d’un point de vue technique, marché, acteurs, territoires et dans son organisation, sa gouvernance. « Le but est de donner matière à réfléchir, d’aider à ce que chacun s’imprègne du besoin de s’adapter. Le choix devra être un dosage, une combinaison de plusieurs attitudes stratégiques car il faut rester adaptable », précise Patrick Aigrain de FranceAgrimer.

76 % des participants souhaitent une attitude proactive par rapport au scenario «innovant»

À l’issue de la journée, les participants ont été amenés à se positionner sur les attitudes à adopter par rapport aux quatre scénarios. Les résultats montrent que 76% des participants veulent agir pour favoriser la venue du scénario innovant. Dans ce type de stratégie, des exemples d’adaptation ont été imaginés tels que la diversification des cépages et le développement d’outils d’aide à la décision pour permettre une viticulture de précision et celui du pilotage collectif. En termes de marché, la différenciation des vins AOP et VSIG pourrait être plus forte, avec l’abandon des entrées de gamme produits en UE et une spécialisation nationale dans l’AOP. Au niveau des acteurs et du territoire, la stratégie innovante permettrait une meilleure intégration des acteurs du territoire et le développement de la R&D mais verrait apparaître des investisseurs extérieurs possédant du foncier et de l’expertise métier. « Quel que soit le scénario envisagé, le Val de Loire reste bien positionné si nous considérons la présence de vigne dans notre bassin, l’évolution des surfaces et notre savoir-faire ancré. Ce qui changera, ce sera le type d’organisation de notre vignoble. L’évolution du climat doit être une opportunité pour le Val de Loire… à condition certes que cette évolution soit atténuée, stabilisée !»,constate Jean-Martin Dutour

*LACCAVE : Long term Adaptation to Climate Change in Viticulture and Enology

 

Contact Presse : Anne-Sophie Lerouge : 02 47 60 55 23 - as.lerouge@vinsvaldeloire.fr

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