25.05.2016
Presse
Le gel de fin avril a fortement touché le vignoble du Val de Loire avec, sur certains secteurs, des températures minimales relevées jusqu’à – 6°C. Ce vendredi 20 mai, les professionnels du Val de Loire, réunis sous l’égide d’Interloire, ont dressé un état des lieux du vignoble et défini les mesures à mettre en oeuvre.
Le bilan de la commission technique d’InterLoire, émanant des enquêtes menées par les fédérations viticoles, les ODG et les chambres d’agriculture, estime à ce stade une perte globale de récolte de l’ordre de 20 à 30% par rapport à une année moyenne (1.9 Million hl.).
A noter de fortes disparités selon les entreprises et les secteurs, le vignoble de Touraine, du Nantais et de la Sarthe étant les plus touchés avec des communes concernées jusqu’à 80%. « Certaines zones ont été durement touchées. Les ODG ont très vite réagi pour les exploitations les plus impactées en mettant des cellules de crise en place » indiquent les présidents des Fédérations viticoles du Val de Loire.
Il faudra attendre la floraison, fin juin, pour dresser une estimation plus fine des perspectives de récolte et connaître ainsi l’impact réel des dégâts sur le futur millésime.
Fort de l’intérêt porté par les marchés pour les vins du Val de Loire et des faibles récoltes de ces dernières années, les stocks sont globalement à leur plus bas niveau (7 mois en 2015). « C’est un sérieux avertissement. Le Val de Loire fonctionne à flux tendu et il est indispensable de mettre en oeuvre une stratégie collective de régulation des mises en marché » a indiqué le Président d’InterLoire Gérard Vinet. La commission marché, économie et prospective, présidée par Laurent Menestreau, réunira prochainement toutes les instances concernées.
A propos des marchés, l’année 2016 s’appuiera sur les volumes du très bon millésime 2015. Pour 2017, la situation sera contrastée selon les entreprises et les produits. Concernant les appellations dont les volumes sont supérieurs à 100 000 hl et qui sont moins impactées par le gel -cabernet-d’anjou et rosé-d’anjou, crémant-de-loire et vouvray- elles pourront répondre à la demande. Concernant les appellations plus touchées telles que muscadet, chinon, saint-nicolas-de-bourgueil ou touraine, il conviendra de dresser un état des lieux au cas par cas étant donné l’hétérogénéité des situations. Mais Bernard Jacob, vice-président d’InterLoire et président de l’UMVL (regroupant les maisons de négoce), se voulait rassurant à l’issue des échanges : « le Val de Loire a la volonté de fournir les marchés en évitant les hausses de prix qui pourraient les déstabiliser.»
Parmi les autres mesures annoncées, FranceAgriMer et les régions soutiendront notamment le financement de l’étude et la réalisation d’équipement de protection contre le gel. Les Fédérations sollicitent, de leur côté, les pouvoirs publics et institutions concernant les assurances, l’accès aux mesures de chômage partiel des salariés et l’allégement des charges pour 2017.
« A l’heure où notre image se fortifie, avec des vins qui plaisent aux consommateurs, et un excellent positionnement sur le marché, l’ensemble des professionnels du Val de Loire est mobilisé pour obtenir les mesures de soutien aux entreprises ligériennes durement touchées et continuer à répondre favorablement à la demande » a conclu Gérard Vinet à l’issue de la réunion. Toutes les solutions sont étudiées et seront communiquées à l’ensemble des professionnels afin qu’ils puissent continuer à assurer leur développement.