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25.06.2015

Exemple de pratiques de protection contre l’oïdium


Protection du vignoble

Exemple de pratiques de protection contre l’oïdium

L’oïdium est une maladie due à un champignon, Erysiphe necator. C’est un champignon imprévisible et la modélisation de la maladie n’est pas encore assez fiable pour que la stratégie de protection phytosanitaire repose dessus.

En pratique, les couvertures en produits phytosanitaires se font à partir des boutons floraux jusqu’à la fermeture de la grappe. Les quatre derniers millésimes ont atteint un niveau de risque oïdium élevé avec des contaminations importantes sur le chardonnay et même sur le cabernet franc qui n’est pourtant pas très sensible. « Le modèle SOV (Système Oïdium Vigne) prévoit cette année un potentiel de risque important », souligne Marie Gilson, responsable relations vignoble à la cave des vignerons de Saumur, Robert et Marcel. Et d’ajouter « Il est nécessaire de bien couvrir la phase large de la floraison, située entre début juin et début juillet. Pendant cette période la plante concentre son énergie sur la floraison et diminue ainsi ses capacités à se défendre contre les maladies. Elle peut s’étaler jusqu’à la fermeture de la grappe si la parcelle est indemnes de symptômes. La stratégie se résonne vraiment à la parcelle et il est difficile de réaliser un conseil collectif.  Les firmes phytosanitaires conseillent de traiter tôt avec un produit systémique associé parfois à du soufre. La réflexion importante porte sur le choix de la matière active et il s’avère indispensable de diversifier les matières actives au cours d’une campagne si nous voulons garder leur efficacité. Nous préconisons à nos adhérents deux utilisations maximales mais non consécutives des produits à base d’IBS I, II ou des QoI. L’efficacité de la protection porte sur le choix de la bonne date avec des doses efficaces, avec une pulvérisation de qualité. La connaissance des sensibilités et historiques de ses parcelles permettent d’affiner le type de protection choisi. »

Etre réactif et rapide

« Nous disposons de trois appareils de traitements dont deux faces par face », explique  Guillaume Le Lay, vigneron à Saint-Cyr-en-Bourg. « Ces équipements nous permettent d’être réactifs et de traiter l’ensemble du vignoble rapidement et dans de bonnes conditions. Nous commençons tôt le matin, à 4h30 lorsque la vitesse du vent et les températures sont minimales et l’humidité intéressante.  En 2009 et pendant trois ans, nous étions site expérimental du protocole Optidose. Des essais qui ont très bien fonctionné. Ce modèle est intéressant pour le mildiou mais doit être utilisé avec plus de prudence sur l’oïdium. Il marche bien lorsque les conditions sont bonnes, que l’on applique les traitements au bon moment, à la bonne dose, avec une application ciblée de qualité, et sur des vignes dont la vigueur est maîtrisée.  Le premier critère de choix d’un produit de traitement est l’efficacité et la diversité des modes d’actions. Le deuxième porte sur l’impact sur la santé des utilisateurs. Nous travaillons avec une seule spécialité de chaque famille de produit dont du soufre mouillable, des IDM (IBS1), Amines (IBS2), SDHI, Benzophénones, Amidoximes, etc. afin d’éviter les phénomènes de résistance.»

Stratégie recommandée

  • Pas plus de 2 IBS groupe 1 / an non consécutifs
  • Pas plus de 2 IBS groupe 1 / an non consécutifs
  • pas plus d' 1 QoI(=strobilurines) / an (comptabiliser dans ce total les anti-mildiou à base de fénamidone et famoxadone).
  • maxi 2 SDHI / an non consécutifs (comptabiliser dans les 2maxi / an l'anti-botrytis à base de SDHI (cantus)).
  • maxi 2 métrafénone / an non consécutifs.
  • maxi 2 quinoxyfen ou proquinazid / an non consécutifs.

Quelques préconisations

  • La réussite de la protection réside avant tout dans une pulvérisation de qualité au niveau des grappes et surtout du stade boutons floraux séparés au stade grain de pois.
  • Les résultats d’essais de la chambre d’agriculture de la Côte d’Or montrent qu’il n’y a aucun intérêt à démarrer très tôt la protection, notamment avant le stade 3-4 feuilles étalées.
  • Début de la couverture au stade 7-8 feuilles étalées si le produit utilisé et préventif et / ou sur les parcelles sensibles et/ou si la qualité de pulvérisation n’est pas optimale.
  • Début de la couverture au stade 9 – 10 feuilles étalées si le produit à une action de choc et / ou si les parcelles sont peu sensibles et saines tous les ans à la véraison.
  • La cadence dépend de la rémanence et du lessivage du produit.
  • La décision de fin de traitement se raisonne en fonction de l’observation de la face intérieure de 100 grappes choisies au cœur de la souche : En l’absence de symptômes, l’arrêt de la protection est recommandé. À partir de la fermeture, les contaminations primaires deviennent quasiment nulles. Lorsqu’ il y a des symptômes, un traitement curatif est conseillé puisque l’oïdium peut sporuler jusqu’à mi-véraison.
  • L’ajout de soufre lors de l’application d’un fongicide pénétrant n’est pas utile. D’après les dossiers d’homologation, ces produits se suffisent à eux-mêmes.
  • Le poudrage est judicieux au stade de grande sensibilité au début de la nouaison.

Retrouvez l’ensemble des préconisations sur la fiche technique oïdium de l’ATV 49.

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