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30.01.2020

Des biochars contre le stress hydrique


Itinéraires viticoles

Intrants viticoles

Des biochars contre le stress hydrique

Des essais sont menés sur les biochars apportés à la vigne. Ces matières carbonées inertes, pouvant être issues de marcs de raisin, permettraient de lutter contre le stress hydrique. Des résultats positifs obtenus en année sèche doivent encore être confirmés. En Val-de-Loire, l’IFV teste sur le site de Montreuil-Bellay les hydrorétenteurs sur deux projets.

Economie circulaire pour valoriser les coproduits vinicoles, stockage de carbone dans le sol, lutte contre le stress hydrique en viticulture. Autant d’intérêts avancés sur l’apport de biochars dans les vignes, des matières carbonées inertes issues de marcs de raisin, ayant des propriétés physico-chimiques intéressantes, en particulier leur porosité. Pour valider ces atouts, le projet Vinichar a été conduit entre 2016 et 2019 par les Chambres d'agriculture de l'Aude et de l'Hérault, l'IFV, la distillerie la Cavale de Limoux, l'UDM (union des distilleries de la méditerranée), l'UNGDA (Union nationale de groupements de distillateurs d'alcool) et la société VT Green. Trois tonnes de marc ont été nécessaires pour produire une tonne de biochar viticole, transformés par le procédé Biogreen (cuisson à pression et hygrométrie spécifique) de l’entreprise VT Green. Mélangé à du compost pour en faire un Vinichar, le biochar est plus facilement apporté à la vigne. Les essais ont permis de comparer des apports superficiels avant débourrement, à 4 et 8 t de compost/ha ; 4 et 8 t de Vinichar/ha ; et un témoin sans apport. « Sur la limitation de la contrainte hydriques dans le vignoble méditerranéen, les biochars n’ont eu un effet significatif positif qu’une année sur deux, résume Jean-Christophe Payan, de l’IFV. Seul le millésime sec sur les trois années d’études a ainsi validé l’intérêt des biochars. Si ces produits semblent très intéressants, il faut étudier l’éventuel surcoût vis-à-vis d’un compost classique, la durée d’action du produit, et son évolution dans le sol, avec une migration sur les horizons plus profonds pour être en contact avec les racines de la vigne », indique l’ingénieur qui souhaite que les études se poursuivent.

Des tests à Montreuil-Bellay

En Val-de-Loire, des biochars sont testés à Montreuil-Bellay, mais cette fois non issus de déchets viti-vinicoles (produits de la Florentaise). Le projet Serpolet planté en chenin sur 57 ares en 2019, va suivre différentes modalités d’entrée en production d’un vignoble totalement enherbé (enherbement 100%, enherbement 100+ biochar, travail du sol intégral et paillage intégral). « Avec la modalité biochar, nous allons observer la capacité de rétention de l’eau, de certains éléments minéraux, et de concentration en micro-organismes », indiquent Esteban Fortin et Marie Bonnisseau de l’IFV. L’apport a été réalisé à la main, à raison de 2,5t/ha en localisé sous le rang sur la modalité en question. « Si les biochars ne sont actuellement pas employés par les vignerons, l’intérêt des vignerons à réduire le stress hydrique est fort et les biochars sont une piste de travail, mais il faudra valider l’absence de pollution à long terme, et la faisabilité technico-économique. ». Un autre projet intègre également des hydrorétenteurs à base de cellulose en Val-de-Loire (projet Complantation), débuté en 2018 et financé par la région Pays-de-Loire et Interloire, visant à tester différents types de complants (avec mycorhization ou hydrorétenteur notamment). « Pour l’instant, nous mesurons les taux de reprise, avec de bons résultats pour les différentes modalités malgré des étés difficiles », poursuit Esteban Fortin. Il faudra donc attendre encore quelques années pour valider ou non l’intérêt des biochars en production viticole.

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