22.03.2018
Matériels / Équipements
C’est en mai que le vignoble Malidain, situé à 25 km au sud de Nantes dans le muscadet, recevra un robot enjambeur Ted, mis au point par la société toulousaine Naïo Technologies. Pour Romain Malidain, féru de nouvelles technologies, cette acquisition correspond à un besoin d’évolution des pratiques. Après avoir rencontré à plusieurs reprises Naïo Technologies, notamment lors du SIVAL autour du petit robot Oz en 2016, puis Ted en 2018, Romain Malidain a choisi de franchir le pas. « Cette entreprise est vraiment bien avancée sur le sujet, en particuliers dans le maraîchage, avec les robots les plus aboutis du marché selon moi. Avec les plantations en ligne par GPS pour les vignes, le binage mécanisé est de plus en plus précis. Notre parcellaire, composé de gros ilots, est aussi bien adapté pour le travail d’un robot. ».
« Depuis plusieurs années, nous cherchons à réduire le désherbage chimique. Avec le retrait progressif des produits phytos, il faut prendre les devants et développer le désherbage mécanique, que nous faisons intégralement sur près d’un quart du domaine depuis trois ans. Nous avons par ailleurs des difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée pour conduire les engins spécifiques dans les vignes, d’où mon intérêt pour les robots autonomes. »
Le robot enjambeur Ted devrait ainsi pouvoir gérer les 45 ha du domaine, d’ici trois ans. Car pour 2018, l’objectif est d’assurer les réglages pour désherber une quinzaine d’hectares. « Nous allons être suivis pendant deux ans par les équipes Naïo, pour une bonne mise en route. Le désherbage mécanique marche dans tous les types de sols, mais à condition de passer au bon stade. Et entre un sol caillouteux et un sol plus sablo-argileux, cela se joue parfois à deux jours ! ». L’objectif pour Ted au vignoble Malidain sera donc de réaliser le binage, et pourquoi pas la tonte et l’ébourgeonnage pas la suite. Pour la pulvérisation, Romain Malidain n’imagine pas forcément utiliser son robot, car « les drones devraient apporter surement des réponses plus efficaces sur ce sujet. ». Pour 2018, une dizaine de robots enjambeurs Ted vont être vendus en France, dont deux en Val-de-Loire. Le deuxième acquéreur n’est pas encore défini, évoque le vigneron. Malgré un prix proche des 100 000 euros, l’acquisition d’un robot Ted est un calcul rentable d’après Romain Malidain.
« En comparant à l’achat d’un tracteur, l’entretien, le gasoil et le coût du salarié, le coût de revient de Ted est plus intéressant, à condition d’avoir un parcellaire adapté, et sans espérer que le robot fasse tout ! Il faudra tout de même l’emmener sur les parcelles et le récupérer une fois le travail terminé. Ce sera un outil pour nous aider, avec un vrai intérêt écologique, dans lequel je crois beaucoup. La robotisation est un sujet d’avenir, et j’ai fait le choix de prendre les devants avec Ted ! »