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23.04.2024

Mildiou : un démarrage en force… et après ?


Mildiou : un démarrage en force… et après ?

Les conditions hivernales de 2024 entrainent une situation particulièrement favorable au mildiou en sortie d’hiver. Un hiver doux, des précipitations abondantes (cf. analyse de Météo France de Mars), tout ce qu’il faut pour que le mildiou se sente à l’aise. Et si l’arrêt des précipitations ces derniers jours tend à réduire le risque, les prochaines précipitations pourront entrainer des contaminations épidémiques importantes, dès la maturité des oospores (« œufs d’hiver ») atteinte. Ce qui devrait se produire fin de semaine prochaine. Il faut donc se préparer à un début de saison marqué par le mildiou, à moins d’un revirement dans le régime des précipitations.

Incertitude météorologique donc prudence

L’incertitude est importante dans les scénarios trimestriels de Météo France. Impossible aujourd’hui de dire si nous allons vers une période plus sèche ou plus humide que les normales, même si on s’achemine vraisemblablement vers une période plus chaude. De la prudence donc est nécessaire en ce début de campagne, et plus que jamais le suivi des bulletins (BSV, bulletins des chambres d’agriculture, bulletin modélisation IFV) sur TechniLoire via l'outil Surveillance et protection du vignoble, permettra de se tenir informé de la situation.

Quelles tendances pour la suite ?

Si l’on souhaite se projeter pour les années suivantes, quelles tendances peut-on en tirer ? En prenant en compte la biologie du mildiou, et les tendances d’évolution du climat, voici quelques scénarios possibles pour les années à venir :

  • Des épisodes de sécheresse plus courants

Le mildiou est un oomycète, qui a besoin de précipitations pour accomplir son cycle, en particulier pour réaliser ses contaminations. Les épisodes de sécheresse étant amenés à être de plus en plus fréquents, cela veut dire que le mildiou sera fortement défavorisé pendant ces périodes. Et qu’il lui faudra du temps avant de redémarrer en cas de reprise des pluies.

  • Un démarrage précoce des épidémies

La douceur hivernale sera une constante des années à venir. En conséquence, les épidémies pourraient démarrer plus précocement, pour peu que la quantité de précipitations hivernales soit suffisante (ce qui est le cas en 2024, mais qui n’était pas du tout le cas en 2023).

  • Des épisodes pluvieux abondants et prolongés en saison

Une autre tendance climatique importante est la concentration des précipitations en épisodes orageux plus abondants pouvant durer plusieurs jours, en particulier au printemps et en été. Ces épisodes de plusieurs jours de pluies successifs peuvent entrainer des contaminations abondantes, et poser un problème de gestion des traitements, en rendant difficile le renouvellement de traitements, en particulier pour les produits de contacts, le cuivre en tête, et pour les parcelles mettant du temps à se ressuyer. C’est par exemple ce qui s’est produit en 2023, ou après un démarrage tardif, les pluies abondantes de juin ont entrainé une explosion du mildiou.

En conclusion, à quoi faut-il s’attendre ?

Il est difficile de prévoir aujourd’hui la façon dont se combineront ces différents scénarios. Si l’on peut s’attendre à une diminution globale du risque mildiou du fait de la diminution des pluies estivales, il sera toujours possible d’avoir des conjonctions d’évènements climatiques qui entraineront des contaminations importantes, et parfois plus que ce à quoi nous sommes habitués aujourd’hui. C’est une des facettes du réchauffement climatique, plus il s’accentue et moins il est aisé d’en prévoir les conséquences.

 

David Lafond, Ingénieur Systèmes de culture et Agroécologie, IFV pôle Centre-Val de Loire

 

En complément :

- Enquête mildiou-campagne 2023, Chambre d’agriculture 37

- Journée technique ATV 49 du 27 mars 2024 :


 

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